Vente de crédits carbone : le projet REDD+ Maï-Ndombe a reversé à l’État congolais 33 millions de dollars en 2023

Samedi 11 mai 2024 - 15:02
Image
Droits tiers

Le projet REDD+ Maï-Ndombe développé par la société ERA Congo dans les secteurs de Basengele et Ntombenzale, a reversé à l’État congolais 33 millions de dollars américains en 2023. Ce montant représente 50% des bénéfices que la société a générés grâce à la vente des crédits carbone sur le marché volontaire international.

Sur les 33 millions de dollars, l’Etat a déjà encaissé 20 millions à travers la Direction générale des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (DGRAD) avec 10 millions, le gouvernement provincial du Maï-Ndombe avec 4 millions et le reste a été partagé par d’autres entités publiques sur base des arrêtés signés par la ministre de l’Environnement et celui des Finances. Les 13 millions restants seront payés d’ici juin.

À en croire l’administrateur-gérant d’ERA Congo, Jean-Robert Bwangoy, sa société a déjà produit 20 millions de tonnes de crédits carbone depuis le début de ses activités en 2011. Il a fallu attendre entre 2021 et 2022 pour que la grande partie de ces crédits carbone trouve des pollueurs acheteurs.

« Notre modèle consiste à rétrocéder 25% de la valeur brute de nos ventes aux communautés locales. Ensuite, nous partageons les bénéfices avec le gouvernement à hauteur de 50% à chaque partie. Cette année, nous avons partagé avec le gouvernement 33 millions chacun. Nous avons déjà remis 20 millions et d'ici à l'échéance de juin, nous allons remettre la différence », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée à Kinshasa le vendredi 10 mai.

Droits tiers

Avec les 25% du chiffre d’affaires brut réservé aux communautés locales, ERA Congo fait développer des projets sociaux sur base des cahiers des charges des comités locaux de développement.

« A ce jour, nous avons construit 22 bâtiments scolaires et 4 chantiers sont en cours. Vu que les enseignants ne sont pas encore pris en charge par l’État et les parents n’ont pas les moyens, nous payons 1215 enseignants de 130 écoles secondaires et primaires localisées dans la concession avec une enveloppe mensuelle de 200.000 dollars. Nous prenons également en charge les frais de participation à l’examen d’État.

 Cette année, par exemple, nous avons dépensé 65.000 dollars pour que 1798 élèves fassent l’examen de la dissertation. Ceux qui réussissent avec 70% ou plus obtiennent une bourse universitaire. Nous avons à ce jour 19 boursiers à l’université de Kinshasa et à l’ISP Inongo. D’ici septembre, 10 étudiants déjà sélectionnés seront envoyés à l’université de Dacota du Sud aux États-Unis, a poursuivi le professeur Jean-Robert Bwangoy.

En plus de l’éducation, cet enseignant à la faculté de l’agronomie de l’université de Kinshasa a déclaré que sa société apporte un appui sanitaire et agricole aux communautés locales de sa zone de projet.

« Sur le plan sanitaire, nous prenons en charge les salaires de 4 médecins et de quelques infirmiers des hôpitaux qui sont dans la zone du projet. Nous avons également une convention avec l’hôpital général d’Inongo où les malades en provenance de la zone de notre projet sont soignés à nos frais. Concernant l’agriculture, nous dotons les communautés locales des semences améliorées. Nous avons par exemple importé du Maroc des semences améliorées du manioc. Aujourd’hui, la production a été multipliée presque par 10 dans la zone. Nous aidons les villageois à écouler leurs productions soit à Inongo, soit à Kinshasa », a-t-il ajouté.

Fort du succès de son projet dans le Maï-Ndombe où les éléphants et les bonobos seraient revenus après leur disparition suite à la déforestation, Jean-Robert Bwangoy a déclaré que d’autres provinces ne cessent d’inviter sa structure pour y étendre ses activités. C’est dans ce contexte qu’il a ouvert un projet à Bikoro et un autre à Basankusu, dans la province de l’Equateur, un autre à Businga au Nord-Ubangi et un autre à Basoko dans la Tshopo. 

Bienfait Luganywa