75% des Congolais seront bientôt dans le noir et déconnectés

Jeudi 9 mai 2019 - 16:59
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Les bruits courent depuis des semaines, les médias y vont dans tous les sens, les échos s’amplifient, l’épreuve avance à grand pas et personne n’ose s’imaginer clairement les possibles conséquences d’une décision irréfléchie … Où allons-nous ? Que va-t-il arriver au peuple congolais durant ce mois de mai ? A-t-on vu, perçu, conçu et cru la situation avec une ombre de réalisme ? Et si le Président de la République recevait un coup au cœur de son ambition de développer ce pays et grand pays ?

Les appels, les SMS, la connexion internet ; bref, la connectivité fait partie, dans ce 21e siècle grandissant, des droits de l’homme et chaque citoyen du monde est censé jouir de cette faveur technologique. Le Congolais aussi est effectivement un citoyen du monde et depuis 17 ans il bénéficie de la connectivité de l’Est à l’Ouest, du Nord au Sud, de Kinshasa à Lubumbashi, de Mbandaka à Mbuji-Mayi, de Goma à Matadi, de Kananga à Kisangani avec le plaisir de communiquer avec ses proches.

L’heure est grave !!! Nos banques vont fermer, notre administration va reculer, nos recherches scientifiques vont s’arrêter, nos téléphones n’enverront plus de l’argent, les réseaux sociaux vont partir, le contact entre les différentes parties du pays n’existera plus, le développement numérique va s’interrompre, la sécurité va se dégrader, des villages entiers vont sombrer dans le noir et le système sanitaire ne va plus disposer des numéros en cas de crise … Oui, cela va bientôt arriver simplement parce que le Ministre des PTNTIC est sur le point de prendre, à en croire un arrêté du 29 avril dernier, la plus mauvaise décision de l’histoire de ce secteur pour des intérêts égoïstes : retirer la licence 2G la plus importante du pays.

A la base de cette connexion entre les peuples dont il est question ici, il existe le réseau téléphonique 2G qui couvre plus de 1700 villes et villages à travers la RDC qui, si cette décision est actée, plongeront à l’ère du moyen âge. Et, étant donné que le Gouvernement n’a pas libéré les fréquences 800Mhz occupées encore par les chaînes hertziennes, la technologies 4G repose sur les fréquences 1800 de la 2G. Ainsi, même les utilisateurs du réseau 4G seront déconnectés à cause de cette décision injuste. Le Ministre a-t-il réellement mesuré l’impact d’une telle coupure sur nous les populations ? Ou, comme d’habitude, les intérêts de certaines autorités de ce pays passent-elles avant ceux de la population ?

Ces deux cartes illustrent l’impact de la 2G de Vodacom Congo en RDC et nous permettent d’imaginer le degré du blackout qui risque de tomber bientôt sur le pays. Peut-on, par un revers de la main, balayer un si grand investissement consenti et tant d’efforts humains sacrifiés à la construction d’un tel réseau pendant plus d’une dizaine d’années ? Avec une couverture de plus de 1700 villes et villages, cette entreprise semble être la plus grande en termes d’abonnés dépassant les 12 millions. 70% des abonnés Vodacom, 30% des abonnés de toute la téléphonie en RDC seront coupés du monde, sans possibilité d’être rapidement connectés d’une quelconque manière.

Aussi se pose la question de la prise en charge des abonnés 2G Vodacom par les autres opérateurs en cas de coupure. Il faut savoir que dans la majorité de ces villes et villages, il n’existe que la 2G de Vodacom. Et dans les autres localités, là où le réseau 2G est couvert par Vodacom et un autre opérateur, en cas de coupure, la charge des abonnés de Vodacom ne pourra pas être supportée par la capacité de l’autre opérateur présent. Donc, aucun autre réseau ne pourra suppléer à l’arrêt de la connexion 2G de Vodacom.

Nous courons tout droit vers une catastrophe nationale, sans précédent dans ce secteur en RDC.

Que Dieu préserve le peuple congolais de cette folie humaine aux conséquences désastreuses !!!
Maintenant, il en va de la responsabilité de chacun de stopper l’aberration voulant couper plus de 9 millions de Congolais du monde en plein 21e siècle.

Rédaction Interkinois