Traçabilité du coltan de Rubaya : la ministre A. Nsamba appelée à interpeller les programmes ITSCI et BSP (tribune)

Mardi 7 mai 2024 - 20:09
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Depuis le 30 avril dernier, la cité minière et centre de négoce des minerais des 3T, dont principalement le coltan, est passée sous le contrôle du Rwanda par le M23/AFC interposé au terme des combats violents ayant opposé des éléments de la RDF et ses supplétifs pendant deux jours aux résistants wazalendu. Et un jour après, soit le 1er mai, le M23 avait pris possession du centre de négoce et a procédé au pillage des minerais en instance d’étiquetage entreposés dans plusieurs installations de la place et dans les environs. Evidemment, ces produits de brigandage ont pris la route du Rwanda. 

Les faits donnent finalement raison au président de la République Félix Tshisekedi qui n’a cessé de dénoncer que le Rwanda mène une guerre économique à la RDC et n’est pas à la recherche du fantôme des FDLR pour lesquels il a organisé plusieurs expéditions au Congo que ce soit sous son occupation de la partie orientale du pays ou en accord autrefois avec les autorités congolaises. Après la décision prise dernièrement de mettre de l’ordre dans le site anciennement PE 4731 en impliquant les entités de traitement dans l’encadrement de la production afin de consolider la chaîne d’approvisionnement vu que celles-ci, y compris les coopératives, avaient stoppé tout achat, il est du devoir de la ministre nationale des Mines, MmeA. Nsamba Kalambayi, d’interpeller les programmes ITSCI et BSP basés également au Rwanda sur l’étiquetage de l’autre côté de la frontière des minerais en provenance du Congo ; la chaîne d’approvisionnement étant contaminée de par le contrôle de la cité minière de Rubaya et de ses environs par la coalition funeste RDF/M23/AFC qui y exploite et contrôle la production. Dans le cas contraire, il y a de risque se voir identifiée à une blanchisserie.

Pour camoufler leur forfait et faire avaler la pilule amère à l’opinion tant nationale qu’internationale, le Rwanda et ses supplétifs ne manquent pas de prétextes, aussi fallacieux les uns et les autres. Dans un message sur son compte X le 1er mai, Bertrand Bisimwa, un des chefs politiques M23, avait laissé entendre que les combats qui ont eu lieu aux alentours de la localité de Rubaya n’avaient aucune relation avec la volonté de prendre possession des gisements miniers qu’elle regorge. C’était plutôt pour neutraliser les Forces burundaises qui tiennent dans ce secteur un centre d’apprentissage des groupes armés aux techniques d’infiltration et de maniement des armes blanches afin de tuer silencieusement des civils et les mettre sur le dos de leur organisation. Cependant, d’autres comptes apparentés font savoir sur le même réseau ce 07 mai que le mobile qui a poussé l’AFC de prendre le contrôle de la mine de Rubaya était de la débarrasser de la gestion conjointe Christian Tshisekedi- Ndayishimiye (président burundais) à travers l’armée burundaise jusqu’il y a deux semaines. 

Le mensonge apparaît donc au grand jour parce que dans l’intervalle de 6 jours, le M23/AFC donne deux versions contradictoires sur les raisons de son offensive su Rubaya : tantôt les Forces burundaises y ont érigé un camp d’entraînement au profit des groupes armés, tantôt elles y ont exploité les minerais jusqu’il y a deux semaines avec le jeune frère du président Tshisekedi. Que vient faire le nom de Christian Tshisekedi dans cette fable ? Juste pour vouloir salir le président de la République et sa famille biologique. Comment pouvaient-ils exploiter lesdits minerais, alors que toutes voies d’accès à Rubaya à partir de Goma sont coupées et contrôlées depuis plusieurs mois par les éléments de RDF et leurs supplétifs ?

Même alors, Corneille Naanga tombe dans son propre piège. Ni son mouvement armé, ni lui, ne sont qualifiés pour exploiter et contrôler les mines de Rubaya. Ils en contaminent, par contre, la chaîne d’approvisionnement et confirment, du fait-même, leur pillage. D’où après Apple, le gouvernement se doit d’avertir les programmes ITSCI et BSP et les mettre en garde.  

                                                                                                                                     Paul Kasereka Paluku