UNIKIN-Faculté de Médecine : Le docteur Nono Seudjip défend "avec brio" une thèse sur les maladies de la peau chez l’enfant en milieu urbano-rural

Dimanche 13 juin 2021 - 16:34
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Chef des travaux à la faculté de médecine de l'Université de Kinshasa (UNIKIN), Nono Seudjip Lydie Joëlle a été proclamée agrégée de l'enseignement supérieur en médecine, à l'issue de la soutenance de sa thèse intitulée : « Dermatoses chez l'enfant en milieu urbano-rural de la République Démocratique du Congo : Fréquences et Déterminants », intervenue le vendredi 11 juin 2021.  

La récipiendaire dit avoir mené cette recherche doctorale dans le but de relever, comparer les fréquences des dermatoses chez l'enfant selon les deux approches cliniques lésionnelle et étiologique, et d'en rechercher les déterminants. 

Devant un jury examinateur ayant connu notamment la participation des professeurs étrangers dont l'un venu du Burkina Faso et l'autre de la France, N. Seudjip Lydie Joëlle a démontré que la fréquence des dermatoses chez l'enfant est de 40,98%, avec une prédominance en saison sèche (54%). 

Elle a souligné en outre que les dermatoses infectieuses (40%) et immuno-allergiques (33,4%)  ressortaient de manière significative. 

Lors de son exposé, cette spécialiste en dermatologie a mis en exergue 10 dermatoses les plus fréquentes qui sont dermatite atopique, prurigo strophulus, impétigo, tinea capitis, scabiose, pityriasis rosé de Gibert, acné vulgaire, urticaire, vitiligo et tinea corporis. 

De façon générale, a-t-elle expliqué, la survenue des dermatoses chez l'enfant congolais est influencée par le sexe, l'âge, l'environnement, le niveau socioéconomique et la saison. 

Il ressort de sa thèse que le niveau socio-économique moyen, l'antécédent d'atopie, la présence d'une dermatose similaire dans l'entourage familial et le mois d'avril sont les 4 déterminants des dermatoses chez l'enfant dont l'âge varie de 0 à 5 ans d'une part et de 6 à 12 ans d'autre part. 

Pour prévenir ces maladies de la peau, Nono Seudjip Lydie Joëlle a martelé sur la sensibilisation. 

« La prévention des dermatoses commence par la communication. Il s'avère que dans les pays subsahariens, la plupart des parents sont sous informés en matière de soins de la peau et par conséquent, ils négligent tout ce qui est altération au niveau de la peau. C'est seulement lorsque l'infection devient grave qu'ils sont amenés à consulter un médecin et parfois avant même de consulter, certains procèdent à l'application des médicaments traditionnels qui souvent sont à l'origine des complications », a-t-elle déclaré. 

En vue de renforcer la prise en charge dans les zones rurales en RDC, le docteur Seudjip a recommandé « l'amélioration des conditions socio-économiques du citoyen congolais, la formation des jeunes qui aspirent à la dermatologie et surtout à la dermato-pédiatrie ». 

Elle a aussi préconisé l'extension de la « télé-dermatologie » dans les contrées où l'expertise est rare. 

Désormais agrégée de l'enseignement supérieur en médecine, le docteur Seudjip a promis de s'atteler « à la formation des jeunes qui aspirent à la dermatologie afin que cette science soit plus attrayante, visible mais également à promouvoir l'expansion des spécialistes dans les zones rurales où ils sont rares ». 

Merveil Molo