Des armées étrangères en RDC, Pacte de non agression … Inquiets, les Sénateurs veulent voir clair

Vendredi 17 octobre 2014 - 15:26

Traité de la Promotion et protection des investissements signé à New Delhi le 13 avril 2010, Pacte de non agression et de défense commune de l’Union Africaine et traité de Protection de l’emblème de la Croix-Rouge, tels sont les trois accords qui ont été au centre des débats lors de la plénière d’hier au Sénat.

Le Ministre des Affaires Etrangères, Coopération internationale et Francophonie, Raymond TSHIBANDA qui est venu pour obtenir son autorisation de la ratification a expliqué l’opportunité des accords politique et économico-commercial conclus, avant de fustiger le retard pris par son gouvernement pour ratifier son engagement.

Une présence suspecte des armées étrangères !

Les sénateurs ont tenu à comprendre en fonction de quels accords signés, les troupes burundaises et aussi ougandaises se trouvent-elles sur notre territoire ? Pourquoi le Parlement n’en est-il pas informé ? Ce sont là des principales questions posées au gouvernement par le Sénateur Raymond Ramazani Baya.

Ce dernier qui exprimait les inquiétudes des Congolais face au déploiement de l’armée burundaise signalée dernièrement à Kiliba, dans le Sud-Kivu, voulait obtenir la lumière nécessaire sur cette question qui continue de susciter des commentaires en sens divers. Le Sénateur a, en outre, indiqué à l’occasion que l’armée burundaise n’est pas la seule à se trouver sur le sol congolais. Car, il y a aussi celle des troupes ougandaises.

A quoi sert un pacte de non agression ?

Un autre accord ayant retenu l’attention des Sénateurs et qui a suscité pas mal d’interrogations, concerne la demande introduite par le gouvernement pour obtenir l’autorisation de ratification du Pacte de non agression et de défense commune de l’Union Africaine.

La majorité des intervenants se sont interrogés sur l’opportunité de donner leur quitus pour la ratification d’un tel pacte, aussi longtemps que notre pays est constamment victime de l’agression de part des voisins.

Qu’est-ce qui garantit le gouvernement que ce pacte ne sera pas violé une fois ratifié alors que la RDC fait toujours l’objet de grande convoitise de certains Etats membres du COMESA car devenue un site touristique pour les armées étrangères ? Quelle est la signafication du pacte de non-agression dès lors qu’il y a des armées étrangères en République Démocratique du Congo ? Combien d’Etats africains l’ont-ils déjà ratifié ? Voilà l’échantillon de quelques questions adressées au ministre Tshibanda en rapport avec la demande gouvernementale pour la ratification du Pacte de non-agression et celui de défense commune de l’UA. Au regard de ce qui vient de se passer au Mali et au Nigéria, le Sénateur Adambu, qui compte parmi les auteurs desdites questions avec ses collègues Lombeya et Mokeni, est allé jusqu’à s’interroger sur le sens réel de défense commune en Afrique ?

Avant de conclure qu’il ne voit pas l’opportunité pour le Sénat d’accorder l’autorisation de la ratification dudit pacte tant que notre pays demeure encore victime d’agressions de la part d’autres Etats africains. Et personne n’ose, jusqu’ici, lever son doigt pour condamner ce genre d’actes.

Quel le bilan des investissements indien et chinois en RDC ?

Au plan économique, les Sénateurs ont voulu connaître les résultats concrets de l’accord relatif à la promotion et protection des investissements signé avec l’Inde.

Emery Kalamba Wafuana a ouvert le bal dans ce chapitre en cherchant la lumière sur la construction d’une cimenterie dans la province orientale et aussi la protection des gens qui travaillent au site de la construction du barrage hydroélectrique de Katende aux environs de Kananga. L’intervenant a affirmé s’être rendu lui-même sur le terrain à Katende où il a fait un constat malheureux. Les gens ne bénéficient d’aucune protection. Pas de bottes, casques, lunettes et autres matériels de protection pour leur santé !

Son collègue Lombeya a aussi stigmatisé la présence de faux médicaments et des produits alimentaires, en l’occurrence des poulets pourris vendus à Kingabwa, qui inondent le marché de consommation à Kinshasa.

Quand à la demande relative à la protection de l’emblème de la Croix-Rouge, un sénateur a voulu savoir pourquoi faut-il nécessairement une loi pour assurer la protection de l’emblème de la Croix-Rouge ? Car, estime-il, le fait pour le pays d’adhérer aux instruments de la Convention de Genève est largement suffisant.

Tshibanda partage les frustrations des sénateurs

Dans sa réplique, tout en remerciant la chambre haute quant aux suggestions lui fournies, le Ministre Tshibanda s’est déclaré ému par les frustrations ressenties par les représentants du peuple congolais. Concernant les questions lui posées, il a fait remarquer que certaines préoccupations sont transversales. Cela nécessite l’implication de ses collègues des secteurs concernés.

Les projets ont été envoyé à la commission des Relations extérieures, qui sera appuyée par le bureau de la commission en charge de la Défense et Sécurité. Les membres qui y siègent ont trois jours pour rendre leur travail.

Dom