Aubin Minaku : ‘‘Il n’est pas question de changer la constitution pendant le dialogue’’

Mardi 22 décembre 2015 - 11:40

Il a été clair et même tranchant. ‘‘Il n’est pas question de changer de constitution particulièrement pendant le dialogue’’, a tranché Aubin Minaku au cours d’une émission qui sera diffusée bientôt dans plusieurs télévisions de Kinshasa. Le président de l’assemblée nationale a fait savoir que la révision d’une constitution est prévue par la constitution elle-même. ‘‘S’il arrivait que nous puissions nous retrouver dans une hypothèse de révision de la constitution, ca serait effectivement dans le cadre du dispositif constitutionnel’’, explique Minaku.  Si aujourd’hui nous devons décider de la double nationalité, accepter la double nationalité en République Démocratique du Congo, ce n’est par une loi, par une ordonnance, ni par un règlement, c’est par la révision constitutionnelle. Pour lui, l’essentiel à retenir, c’est qu’il y a une vision claire du pouvoir pour les élections. Le speaker de la chambre basse du parlement précise que le dialogue en démocratie, c’est un moment de débat contradictoire. L’idéal, c’est d’avoir un débat entre toutes les composantes. Mais dans une démocratie, prévient-il, on n’impose pas mais on invite et le président de la république l’a fait. Et Aubin Minaku de préciser que le chef de l’état en signant l’ordonnance en date du 28 novembre, c’était pour que le dialogue se tienne avant le 31 décembre et que tout soit éclairci avant 2016. Seulement, le président de l’assemblée nationale déplore que certains continuent à exprimer les appréhensions, les caprices... Il faut gérer cela, c’est cela être père de la nation, assure Minaku. La question du facilitateur est en train de s’arranger, mais les autres trainent encore les pieds. Aubin Minaku insiste et rappelle que le dialogue national inclusif, ce n’est pas pour le glissement. Je tiens beaucoup à ce que je dis : le dialogue national inclusif, c’est pour organiser les élections mais  ce n’est pas pour ce qu’on appelle glissement. A l’appel de Minaku comme à celui précédent de Kabila, la Dynamique et le G7 ont déjà réservé une fin de non recevoir. Pour ces deux importantes plateformes de l’opposition, le passage civilisé du pouvoir entre le président de la république sortant et entrant, doit avoir lieu fin décembre 2016. Le dialogue, pour Kamerhe, Fayulu, Vuemba, Diongo et même Sessanga, c’est une pure distraction du régime tendant à endormir le peuple congolais. Les ténors de l’opposition exigent le départ sans condition de M. Kabila. Les radicaux rejettent tout : le dialogue, la transition et surtout le partage des pouvoirs. Ce qui les préoccupe tous, c’est l’alternance politique l’année prochaine comme stipule par la constitution. Et pour ça, ils l’ont déjà dit. Ils sont prêts à se battre jusqu’au bout. La création du Front citoyen est un message qu’ils ont lancé au régime en guise d’avertissement. Des actions de grande envergure sont prévues au mois de février prochain si le calendrier électoral consensuel et respectant la constitution n’est pas publié ou encore si la mise à jour du fichier électoral n’est pas opérationnel.