La BCC maintient le dispositif de la politique monétaire : la croissance économique projetée à 8,8% en 2014

Vendredi 12 septembre 2014 - 12:02

La tradition qui veut que la Haute Direction de la BCC (Banque centrale du Congo) se réunisse le 10 de chaque mois afin d‟analyser l‟évolution de la conjoncture économique nationale et internationale, a été respectée. Les membres du comité de gestion et les cadres de la Direction de politique monétaire ainsi que tous les autres partenaires concernés par la question, se sont retrouvés le mercredi 10 septembre 2014 autour du Gouverneur Deogratias Mutombo Mwana Nyembo, pour analyser la situation du mois d‟août. Faisant le compte rendu de la réunion du CPM (Comité de politique monétaire), la 8ème ordinaire de l‟exercice 2014 et la 16ème de son avènement à la tête de l‟Institut d‟Emission, le Gouverneur de la BCC a exprimé sa satisfaction pour la bonne marché de l‟économie nationale dont l‟activité est en pleine croissance. La joie de Deogratias Mutombo est aussi due au bon comportement de la monnaie nationale, le Franc congolais dont le taux reste depuis quelque temps stable, avec un recul de l‟inflation au cours du mois sous examen, se situant à 0,049% contre 0,068% un mois plus tôt. Vu toutes ces raisons, la Banque centrale a décidé de maintenir le dispositif de sa politique monétaire. Répondant à une question des journalistes relative au choix du FC pour toutes les transactions sur le territoire national, le Gouverneur a tenu à préciser : le fait que les transactions sur le territoire national se font en FC, cela n‟exclut pas d‟autres possibilités de le faire en devises étrangères. Le Franc congolais est plutôt la monnaie principale. En effet, cette mesure a été prise en vue de faire face à une mauvaise pratique qui s‟était installée au pays, selon laquelle les opérateurs économiques effectuaient toutes leurs transactions en monnaies étrangères et aux taux plus élevés. «On ne peut pas interdire des transactions ou dépôts en monnaies étrangères, sinon on manquerait des devises pour effectuer des importations », a conclu le Gouverneur. Avant de rappeler la mesure interdisant de sortir du pays avec un montant en devises supérieur ou égal à 10.000 dollars non déclarés. Au sujet de l‟importation, il a renseigné que la facture d‟importation mensuelle des biens et services s‟élève à 890 millions de dollars américains. D‟où cette nécessité pour le pays d‟augmenter sa production. Il a également rappelé que la nouvelle réglementation des changes en Rdc entrera en vigueur ce 25 septembre 2014. Ci-dessous le compte rendu de la réunion du CPM du mercredi 10 septembre 2014 : Le Comité de Politique Monétaire de la Banque Centrale du Congo s‟est réuni ce mercredi 10 septembre 2014 pour sa huitième réunion ordinaire de l‟année, sous la présidence de Monsieur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, Gouverneur de la Banque Centrale. Le Comité a analysé l‟évolution de la conjoncture économique à fin août 2014, tant au niveau national qu‟international, ainsi que les perspectives et a échangé sur le dispositif de la politique monétaire à mettre en place au regard des évolutions observées. Il en est ressorti ce qui suit : Sur le plan international
La croissance mondiale demeure fragile en dépit d‟un léger rebond enregistré notamment au niveau des économies américaine et chinoise au deuxième semestre 2014. La zone euro, confrontée à la fragmentation financière et au rééquilibrage budgétaire excessif, constitue la source de vulnérabilité à l‟expansion de l‟activité économique mondiale. Dans ce contexte, pour consolider la reprise et permettre une progression plus rapide du PIB réel, il est recommandé aux Etats et aux Banques centrales de poursuivre la mise en oeuvre des politiques monétaires accommodantes en même temps que les réformes structurelles indispensables à l‟accroissement de la base productive. Par ailleurs, il sied de relever la baisse des cours mondiaux de produits céréaliers dont le maïs, le blé et d‟autres oléagineux qui ont connu un recul d‟environ 20% depuis le début de l‟année à la suite de conditions climatiques particulièrement favorables. Cetté évolution demeure encourageante pour la RDC dont la facture d‟importation est largement influencée par ces produits de consommation courante. Concernant spécialement la région Afrique, l‟épidémie à virus Ebola qui sévit notamment dans la partie Ouest du continent mais également dans une localité d‟une province de la RDC, pourrait éprouver l‟exécution des budgets des Etats touchés et ralentir leur élan de croissance économique. Pour éviter cette catastrophe, le Fonds monétaire international travaille activement à l‟évaluation de l‟impact de cette épidémie à l‟effet d‟accorder aux pays touchés de l‟Afrique de l‟Ouest des appuis financiers à la balance des paiements. Sur le plan national La croissance économique de la RDC en 2014 reste projetée à 8,8% contre une réalisation de 8,5% en 2013. Comparé à la moyenne projetée pour l‟Afrique subsaharienne, ce niveau de croissance demeure supérieur de 3,4 points de pourcentage. Le solde global brut d‟opinions des chefs d‟entreprises s‟est davantage affermi au mois d‟août 2014, s‟établissant à 25,9% après 24,6% en juillet 2014. Il a été impulsé principalement par les opérateurs du secteur minier du fait du bon comportement des cours sur le marché mondial. Sur le marché des biens et services, les prix intérieurs sont demeurés stables. En effet, au mois d‟août 2014, l‟inflation a connu un recul se situant à 0,049% contre 0,068% un mois plus tôt, portant ainsi le taux d‟inflation cumulé annuel à 0,83%. Dans ces conditions, et en l‟absence de chocs majeurs, l‟inflation à fin décembre devrait atteindre 1,25% contre un objectif cible de 3,7%. Sur le marché des changes, il a été également observé une stabilité du taux de change. Ainsi, il a été noté une appréciation de 0,2% à l‟indicatif et une dépréciation de 0,1% au parallèle. En effet, les taux de change se sont respectivement établis à 922,66 CDF et 932,25 CDF le dollar américain contre 924,16 CDF et 931 CDF un mois avant. A fin août, les réserves de change se chiffrent à 1.760,81 millions USD, en cumul annuel, venant de 1.757,53 millions à fin juillet 2014. Ce niveau correspond à 8,41 semaines d‟importations des biens et services sur ressources propres. Il importe de signaler que l‟Institut d‟Emission, en vue de conforter ses réserves de change, a procédé aux achats de devises d‟un import de 92,0 millions USD ; ce qui a permis notamment de rencontrer les dépenses en devises de la République pour la période considérée.
Sur le marché monétaire, il a été observé une baisse de l‟encours du Bon BCC en période de stabilité. A fin août 2014, l‟encours global des Bons BCC s‟est établi 64,59 milliards de CDF contre 164,3 milliards à fin décembre 2013, occasionnant ainsi une injection annuelle de 99,7 milliards de CDF. Et, le taux moyen pondéré des adjudications de Bon BCC à 28 jours s‟est établi à 2,0% au 20 août contre 1,63% à fin décembre 2013. Les transactions mensuelles opérées au guichet des facilités permanentes se sont établies à 475,5% milliards de CDF, portant le cumul annuel à 1.836,95 milliards contre un niveau cumulé de 54,4 milliards à fin décembre 2013. Au regard de l‟analyse de la conjoncture tant au niveau interne qu‟externe marquée par la stabilité et l‟absence de chocs majeurs, le Comité de Politique Monétaire a décidé de maintenir le dispositif actuel de sa politique monétaire. Ainsi, le taux directeur demeure à 2%. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont maintenus à 8% et 7% pour les dépôts en devises à vue et à terme ainsi qu‟à 5% et 0% pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Par ailleurs, le Comité de Politique Monétaire encourage le Gouvernement à accélérer la mise en oeuvre des réformes structurelles indispensables à l‟élargissement de la base productive de l‟économie et à poursuivre les efforts d‟amélioration de la collecte des recettes publiques nécessaires à l‟accélération d‟une croissance économique inclusive.