Catholique et… pro révision

Jeudi 18 septembre 2014 - 09:50

Image retirée.Pour le clergé catholique, la messe est dite. Les Evêques se sont fait une religion sur la énième polémique en cours dans le pays. Exit "l’esprit " de révision constitutionnelle. Au diable, toute velléité de changement de Constitution. Honni soit donc ce fidèle catholique qui irait à l’encontre de ce mot d’ordre… très inspiré ! C’est à peine si les Pères spirituels n’ont pas brandi la fatwa. Mais c’est tout comme.
Alors, quid de ceux des fidèles catholiques, qui par orientation politique ou même par conviction personnelle, seraient plutôt partisans de la révision constitutionnelle ? Commettraient-ils de ce fait un péché ? Seraient-ils des hérétiques ? Ou carrément des diablotins ? Feraient-ils acte d’insoumission ? Seraient-ils excommuniés ? Malheur donc à eux ? On peut multiplier les questions, une constante : on est là sur un terrain glissant.
En invitant leurs ouailles et " les hommes et femmes " de bonne volonté à s’opposer à toute révision constitutionnelle, les Evêques se mettent à cheval entre le spirituel et le politique. Mieux, ils sont plus près du domaine politique que du champ religieux. Une corde raide. Très raide. Car, le nécessaire magistère des Prélats est d’ordre spirituel. D’où " Prince de l’Eglise".
Certes, comme pasteurs, les Evêques sont appelés à avoir une opinion sur tel ou tel autre aspect de la vie nationale. Y compris sur le débat sur la révision ou non de la Constitution. Ils ont même le droit d’être contre l’éventualité d’une modification de la Loi fondamentale. Leur argumentaire à ce sujet ne manque pas de pertinence.
Mais, de là à faire de leur position, une vérité d’Evangile opposable à tous les catholiques, il y a là matière à discussion. Le sujet étant autant politique que politicien. Or, on peut être un catho tout à fait dévot et être d’avis qu’il faille revisiter la Constitution actuelle. Voire la changer. Cela s’appelle opinion politique. On est là dans le champ de César. Ne serions-nous pas dans la séquence : " Rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui appartient " ? José NAWEJ