Dette intérieure ou dette enterrée, Kitebi rechigne à désintéresser les fournisseurs locaux.

Mardi 23 septembre 2014 - 16:15

Le gouvernement a-t-il l’intention d’enterrer, unilatéralement, la dette intérieure ? Dans le budget 2013 et 2014, une bagatelle somme de USD90 millions a été prévue pour désintéresser le club de Kinshasa. Il appert que Patrice Kitebi rechigne à s‘exécuter. Aux dernières nouvelles, le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, s’en est mêlé. «Le gouvernement, a-t-il soutenu, doit progressivement budgétiser le paiement de la dette intérieure en faveur des entreprises dont les créances ont été certifiées ». Le paiement de la dette intérieure donnerait sans doute, a déclaré, Aubin Minaku, un appui substantiel et additionnel à la relance du secteur privé.  Pour le président de la FEC Albert Yuma, à ce jour, l’encours de la dette intérieure est de plus d’1 milliard 300 millions de dollars. Et de poursuivre, «si on paie ne fût-ce que 30% de cette dette, ni le taux d’inflation ni le taux de change ne seraient stables… Je suppose qu’on fera un tirage au sort pour savoir qui sera payé… ». L’on se rappelle que le gouvernement Muzito avait effectué, en 2009, un dépassement de 502% dans le paiement de la dette intérieure! Même dans le rang de la majorité, on s’en était ému. L’alors PPRD Pius Muabilu s’interrogea, avec fougue, du haut de la tribune de la chambre basse, sur les effets positifs –qui n’étaient guère visibles- que devrait engendrer le déversement, par le gouvernement, des dizaines des milliards de nos francs dans l’économie locale.   Hélas, l’on apprendra que  c’est juste  un petit groupe des expatriés bien branchés dans la sphère politique et quelques nationaux influents qui ont été servis. Evoquant de nouveau le dossier, lors de l’examen du budget 2014 à la Chambre basse, Bulambo Kilosho, ancien DG de la DGRAD, a soutenu que le stock de la dette intérieure est, en effet, passé de 301 milliards de FC en 2011, à ce jour, elle se chiffre plutôt à près de USD 4,3 milliards. Le député e MP/PANADER a rappelé que le Chef de l’Etat avait personnellement pris l’engagement formel de payer la dette intérieure. «Le gouvernement est de la majorité, mais quand l’engagement que prend le Chef de l’Etat  n’est pas honoré, nous sommes en train de nous perdre.. », fonce Bulambo. Aubin Minaku a dû l’arrêter aussitôt prétextant subtilement que l’on ne peut  parler de l’engagement personnel du Chef de l’Etat d’autant plus qu’il est irresponsable devant le Parlement. Voilà que plusieurs mois après, c’est lui-même le président de l’Assemblée nationale, qui puis est, autorité budgétaire, qui revient à la charge.

 

POLD LEVI