Dialogue politique : l’Eglise catholique s’oppose au glissement

Vendredi 13 novembre 2015 - 21:57

Le message des évêques adressé aux futurs participants au dialogue est tranchant. Il n’est pas question d’aller trouver des compromis qui vont au de-là du délai constitutionnel. ‘‘Concevoir la démarche ou précéder autrement comporterait le danger, aux conséquences incalculables pour la nation, de rouvrir le débat sur la révision ou le changement de la constitution dans ses articles verrouillés ou, en tout cas, d’en envisager la perspective’’, alertent les évêques dans leur message du 12 novembre. Pour les prélats catholiques, toutes les parties doivent s’engager à respecter la constitution et les institutions de la république, à n’organiser aucune transition
contraire à la constitution et surtout à respecter les délais constitutionnels dans l’organisation des scrutins. Et dans la hiérarchisation des scrutins, l’Eglise propose la tenue d’abord des élections provinciales, des gouverneurs, des sénateurs et ensuite les législatives nationales et la présidentielle en 2016. Dans ces conditions, les élections locales, municipales et urbaines seraient postposées en 2017 pour donner à la centrale électorale le temps et
les moyens nécessaires de mieux les préparer. En outre, les évêques insistent pour que les participants au dialogue s’engagent de manière sincère au respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale et de l’ordre institutionnel. Selon Monseigneur Nicolas Djomo, le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, il était urgent de rappeler le point de vue des évêques exprimé auprès du chef de l’état lors des consultations en vue du dialogue. Même si l’Eglise catholique considère que le dialogue est une voie royale et
pacifique de sortie de crise mais, elle rappelle que le dialogue doit se dérouler absolument dans le respect du cadre constitutionnel et institutionnel en vigueur. Ainsi, la Conférence épiscopale nationale du Congo prévient que ‘‘ni dans son déroulement, ni dans ses conclusions ou moins encore dans ses recommandations, le dialogue ne
peut pas énerver l’esprit et la lettre de la constitution’’. Les évêques insistent pour que toutes les conclusions du dialogue soient consignées dans un accord politique électoral devant lier toutes les parties prenantes aux assises. En même temps que les composantes s’engagent à traduire rapidement les conclusions en actes juridiques
et administratifs selon le cas, au sein des institutions, l’Eglise catholique pense qu’un climat de confiance entre acteurs politiques est nécessaire pour la réussite du processus électoral. Pour ce faire, elle appelle la communauté internationale à maintenir son appui au processus électoral en cours et l’exhorte en même temps, à se porter
garante de la bonne fin des conclusion  et recommandations du dialogue national, afin d’éviter de nouveaux blocages qui résulteraient de la mauvaise foi de l’une ou de l’autre partie.