Diocèse de Mbuji-Mayi : Un malaise gronde et croît

Jeudi 11 septembre 2014 - 13:28

Dans l’une de ses dernières livraisons, la très officielle Agence Congolaise de Presse (ACP) a fait part de l’arrivée imminente à Kinshasa, la capitale de République démocratique du Congo, d’une délégation de laïcs du diocèse de Mbuji-Mayi au Kasaï Oriental, afin de s’en référer à la hiérarchie nationale de l’Eglise catholique et à la Nonciature sur le malaise croissant régnant dans leur diocèse.
De milieu informé et proche du diocèse de Mbuji-Mayi, on parle d’un torchon qui brûle entre le numéro un de diocèse et une partie de son clergé.
En effet, à l’approche de la date de la célébration du cinquième anniversaire de l’intronisation, qui avait eu lieu le 8 septembre 2009, des prêtres avaient décidé de s’exprimer sur ce qu’ils considèrent comme “ une gestion autocratique “ de leur diocèse. D’où le malaise qui ne cesse d’enfler.

Selon des sources, tout est parti d’une lettre de 16 pages intitulée “ Quo vadis, domine ? “ (Où vas-tu, Seigneur ?) adressée en date, du 22 janvier 2014 à l’évêque de Mbuji-Mayi par un ancien vicaire général qui dressait un bilan peu élogieux du numéro un de l’Eglise de Mbuji-Mayi pendant son pastorat, tout en l’exhortant à “ une véritable conversion “et à la réconciliation avec ses prédécesseurs.
Près de deux mois plus tard, une autre goute qui fait gonfler le malaise un groupe de 17 prêtres du même diocèse adressent une lettre ouverte à leur évêque sous le titre de “Apostolus Jesus Christi ? “ et dans laquelle les signataires “ supplient leur évêque d’écouter et de suivre les conseils que l’ancien vicaire général lui avait adressée environ deux .mois auparavant. Les auteurs de la lettre ouverte dénonçaient en même temps l’arrogance affichée et les humiliations imposées aux prêtres. Dans la même lettre, les prêtres signataires terminent par demander une ‘ rencontre fraternelle” avec l’Evêque pour un départ collectif.
Vers la fin du mois de mars dernier, soit le 27, quatre prêtres du même diocèse, mais de l’obédience épiscopale”, s’adressent par voie de lettre au groupe des 17 signataires de la précédente missive, assurant ces derniers que l’évêque initiera le dialogue quand il en aura le temps “.
Alors que cet échange de lettres laissait croire que l’évêque pouvait lancer le dialogue, c’est le silence tant du côté de l’évêque que du côté de la hiérarchie de l’Eglise. Entre temps, le malaise ne fait que croître. Aux dernières nouvelles, on apprend que lors de la célébration de la cinquième année de l’intronisation de l’évêque, le malaise était perceptible à mille lieux de l’endroit de la manifestation. Il est donc temps de mettre un terme à cette situation qui n’a que trop duré.
Selon les dépêches reçues de Mbuji-Mayi, la célébration de la messe du 5e anniversaire de l’épiscopat de Mgr l’évêque s’est passée sous une grande surveillance policière.
Et pour cause, la demande du groupe des prêtres qui dénonce la dictature et la me gestion. La menace du boycott de cette messe par les prêtres contestataires avait crée une psychose chez l’Evêque qui a demandé une grande protection de la police. Malgré lé cumul de plusieurs fêtes, à savoir ordinations sacerdotales, jubilés de 50, 40 et 25 ans l’absence des autorités politico-administratives était remarquable. C’est ici une sonnette d’alarme pour la hiérarchie de l’Eglise.
CIKO