Diomi, sa soeur enlevée puis relâchée

Vendredi 24 octobre 2014 - 10:58

Une histoire rocambolesque s’est passée dans l’enceinte du siège de la démocratie chrétienne, situé aux croisements des avenues colonel Ebeya et Bas-Congo le 1er octobre, sans que la presse en fasse écho. C’était à 3 h30’ du matin quand trois véhicules débarquent au siège de la DC, à bord desquels se trouvaient des militaires en tenues civiles. Ces derniers ont commencé par obliger le gardien d’ouvrir le portail.
Celui-ci ayant compris le danger et voulait fuir vers les appartements localisés dans un bâtiment en construction dans la même concession, lorsque six de ces hommes ont escaladé le mur. Entrés par effraction, Ils ont directement posé la question à la sentinelle, où se trouvait l’appartement d’Annie Diomi? Suite à ces bruits, Annie Diomi a commis l’imprudence de sortir pendant que les hommes armés étaient devant la porte de son appartement. Ces derniers l’ont emporté à l’état comme une Kuluna dans une des jeeps à bord de laquelle se sont trouvées certaines personnes déjà ligotées. La mission de la traque continue cette fois-ci avec Annie Diomi, à qui, on a fait subir un traitement dégradant sans lui dire le vrai motif de l’arrestation. Sans la préserver du risque, elle a fait cavale avec ses bourreaux en traversant les communes de Matete, N’djili et Kalamu. Pour bien circonscrire le moment, il y a quelque semaine passée, un groupe des bandits a été présenté à la presse par le général Kanyama au camp Lufungula.
C’est dans ce groupe qu’Annie Diomi a été extirpé pour être interrogée dans un débit de boisson au quartier 20 mai. C’est là qu’Annie apprendra qu’elle est arrêtée pour avoir acheté deux boites de latex. L’affaire remonte de plus de 11 mois, laquelle a été passée entre elle et des présumés bandits. Pendant que l’interrogatoire continuait, le téléphone de celle-ci que détenait le capitaine et chef d’opération a sonné. Cet appel entrant était celui de Patrizia Diomi, l’épouse d’Eugène Diomi Ndongala. Ce sous-officier s’est exclamé et dit à ces éléments qu’il faut vite la libérer sinon ce sont les ambassades qui vont prendre le relais. Contre toute attente, explique la victime, ce capitaine lui dit en face : «Vous devez arrêter avec votre opposition au pouvoir de Kabila. Et nous rejoindre dans la majorité car nous serons au pouvoir jusqu’en 2020» avant de renchérir que : «Vous perdez votre temps avec des rêveries. Cette constitution est à nous et nous allons la changer que vous vous voulez ou pas». Et à Annie Diomi de répliquer: «Vous ne resterez pas au pouvoir éternellement». A cette phrase, a-t-elle ajouté, le capitaine l’intimide de l’amener au cachot de camp Lufungula. Enervé, souligne la soeur du président de la DC, l’officier déballe la stratégie de l’opération pour dire à madame Annie Diomi: «C’est en vain que tu bombes la torse et tu n’a pas où aller nous accuser. Ce n’est pas en vain que tous sommes habillés en jeans et t-shirt blanc. C’est une équipe mixte composée des éléments de la police, DEMIAP, ANR et même de gardes républicaines. Autrement dit, c’est officiel notre mission».
Avant d’ajouter que: «S’il n’y a pas deux milles dollars, je te conduirai au cachot». C’est vers treize heures qu’un membre de la famille amené cinq cents dollars remis à ce capitaine et que madame Annie Diomi sera relâchée.
matthieu kepa