EN SEJOUR EN BELGIQUE DEPUIS PLUS D’UN MOIS Tshisekedi : silence radio !

Mercredi 24 septembre 2014 - 11:55

Contrairement au calendrier de son parti, le leader de l’UDPS n’a toujours pas amorcé ses contacts et sa tournée.

Par où est donc passé Etienne Tshisekedi, le leader de l’UDPS ? Où en est-on de son programme d’activités prévu pour ce mois de septembre ? Autant de questions que l’on se pose dans l’opinion au vu de la polémique qui avait entouré son départ pour l’Europe à bord d’un avion médicalisé. Là où des sources proches du pouvoir avaient donné l’information sur l’état de santé du " lider maximo " et son évacuation d’abord en Afrique du Sud ensuite en Belgique, les proches de Tshisekedi avaient mal accueilli la nouvelle en parlant d’une campagne de diabolisation de leur leader. Pour l’UDPS, " Etienne " n’était pas aussi malade et son état ne nécessitait aucune évacuation. Mais, Tshisekedi a fini par être évacué, le 16 août 2014 pour recevoir des soins auprès de ses médecins à Bruxelles, la capitale belge.

C’est en septembre courant que le président national de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) devrait entamer des contacts avec des officiels et des milieux politiques en Europe, surtout en Belgique, ainsi qu’une série d’activités politiques. C’est ce qu’indiquait un calendrier établi par son parti lorsqu’il était arrivé à Bruxelles pour des soins médicaux. Son retour au pays avait même été envisagé à l’issue de ses activités debut octobre. Mais, jusqu’à ce jour, rien à signaler du côté de celui dont on disait qu’il n’était pas vraiment malade et qu’il s’était rendu dans la capitale belge juste pour des contrôles de routine, car il se portait d’ailleurs comme un charme. On insistait surtout sur le fait qu’il marchait lui-même à Kinshasa jusqu’à monter seul dans l’avion tout comme à la descente en Belgique.

TSHISEKEDI ET SES PROCHES BLOQUES PAR DES SOINS MEDICAUX A BRUXELLES

Jusqu’à ce jour, confie-t-on, Etienne Tshisekedi est bloqué par ses soins médicaux à Bruxelles. C’est ce qui expliquerait que le programme établi par son parti pour ses activités politiques ne connaisse encore aucun début d’application. Ce qui reviendrait à dire que son état de santé était vraiment inquiétant au point que ses proches de l’UDPS soient également bloqués à leur tour là où ils pensaient envoyer le " lider maximo " sur le terrain pour plusieurs contacts prévus par leur calendrier. Du coup, le mois de septembre tire vers sa fin sans qu’on entende parler de Tshisekedi alors que le débat sur la révision constitutionnelle va bientôt commencer à l’Assemblée nationale. Pourtant, dans les rangs de l’opposition parlementaire, c’est le branle-bas de combat en attendant le débat au Palais du peuple.
Voilà qui a imposé un silence de cimetière du côté de l’UDPS, à défaut d’expliquer à l’opinion pourquoi toutes les activités politiques retenues pour le leader de l’UDPS en ce mois de septembre ne se tiennent pas.

LE RETOUR DU "LIDER MAXIMO" A KINSHASA PAS ENCORE A L’ORDRE DU JOUR

On l’aura finalement compris. Le retour de Tshisekedi à Kinshasa ne serait pas encore à l’ordre du jour. C’est dire que tout serait lié à son état de santé qui doit d’abord s’améliorer avant de le voir renouer avec ses activités politiques. Tous les démocrates souhaitent que le "lider maximo " recouvre sa santé, surtout que le combat politique en prévision des enjeux de 2016 ne fait que commencer. Une fois remis sur pied, Etienne Tshisekedi ne manquera pas de s’inviter au débat pour montrer la voie que les partisans de son parti devront suivre. Il a tant lutté pour l’avènement de la démocratie en RDC et sa présence est nécessaire pour la consolidation de ce qu’il avait si bien commencé depuis des lustres. Car, sa mort rendrait vraiment l’opposition politique orpheline.
La semaine passée, Félix Tshisekedi, arrivé à Mbuji-Mayi, avait déclaré que son père se portait très bien et qu’il pourrait regagner Kinshasa vers la fin du mois de septembre. C’est le vœu de tous, mais lorsqu’on s’y prend à l’intox, cela ne porte jamais bonheur. On l’a vu avec différents cadres du MLC qui indiquaient que le dossier de Jean-Pierre Bemba était vide et que sa sortie de La Haye allait intervenir bientôt. Cette campagne a commencé depuis la détention de JP Bemba en 2007 au point que certains de ceux qui battaient ainsi campagne, se sont même retirés de ce parti. Le " Chairman " demeure toujours à la Cour pénale internationale. Finalement, plus personne ne croit aujourd’hui en ce discours tenu depuis sept ans. Comme quoi, l’intoxication ne marche pas à tous les coups.

EN ATTENDANT LE RETOUR DE SON CHEF, L’UDPS DOIT SORTIR DE SA LETHARGIE
C’est là que bon nombre d’observateurs conseillent aux cadres de l’UDPS de sortir leur parti de la léthargie. On ne doit pas tout attendre du " lider maximo " au risque de ne plus combattre sur le terrain. Quel que soit le moment pendant lequel il renouera avec ses activités politiques à Kinshasa, le parti doit continuer à fonctionner normalement en participant au débat sur de grandes questions d’actualité. C’est peut-être ce qui aurait poussé Félix Tshisekedi à descendre à Mbuji-Mayi, au Kasaï oriental, pour redynamiser le parti. Cela valait réellement la peine et, comme généralement tout part de Kinshasa, les membres de l’UDPS doivent reprendre du service dans la capitale congolaise. Ce serait d’ailleurs la meilleure façon de commencer à préparer le retour de leur leader à Kinshasa
Mais, quand tout est bloqué en l’absence du président national, c’est comme cela qu’une formation politique tombe sous le coup de la léthargie. Le secrétaire général Bruno Mavungu est invité à garder allumée la flamme de l’UDPS en animant son parti comme le ferait Etienne Tshisekedi lui-même. C’est de cette manière qu’il méritera de son parti. Car, la meilleure attitude dans le cas de Tshisekedi actuellement, c’est de ne pas avoir peur pour se dire " tout peut arriver, mais la vie doit continuer ". Donc quel que soit le cas de figure, l’UDPS doit continuer parce que son histoire est désormais liée à celle de la RDC. Sans nul doute qu’une fois rétabli, Etienne Tshisekedi fera encore parler de lui en RDC parce qu’il ne manquera pas d’apporter sa touche au débat sur la révision constitutionnelle. M. M.