2000 enfants de 6 à 7 ans sont attendus à l’école sur toute l’étendue du territoire national pour cette année scolaire. Pour atteindre cet objectif, l’UNICEF et ses partenaires qui appuient le Gouvernement, ont mis en place la stratégie de sensibilisation de porte à porte dans les ménages en vue d’inscrire un plus grand nombre d’enfants et les maintenir jusqu’à la fin de l’année à l’école. C’est ce qui justifie la descente, hier mardi au quartier Kingabwa UZAM dans la commune de Limete, des responsables provinciaux de l’éducation Kin Est et du représentant de l’UNICEF en RDC accompagné de toute son équipe.
Deux semaines après la rentrée scolaire 2016-2017, il était important de récupérer tous les enfants qui trainent encore à la maison. Car, les besoins sont énormes dans le quartier défavorisé de Kingabwa. Partout où nous sommes passés, dans chaque parcelle, il y a au moins 4 à 5 enfants de 6 à 7 ans qui ne fréquentent pas l’école par manque des moyens.
Sur l’avenue Makula, une veuve est contrainte de garder ses trois enfants dont deux filles et un garçon de 5, 6 et 7 ans qui ont à la maison parce qu’elle n’a pas de moyens pour payer les frais et les fournitures scolaires. Ces enfants ont exprimé le vœu d’aller à l’école pour apprendre. Sur place, les deux enfants dont celui de 6 ans et celle de 7ans ont été inscrits à l’EP I Kingabwa en présence du Chef d’établissement et du représentant de l’UNICEF en RDC Pascal Villeneuve. Ces doivent dès aujourd’hui aller à l’école où ils vont recevoir les kits scolaires.
Un peu plus loin sur la même avenue, une grand-mère héberge seule ses petites filles. Les parents sont absents, le papa à la prison, la maman en fuite. La petite Sarah qui a 7 ans et sa jeune sœur de 5 ans, n’ont jamais fréquenté une école depuis leur naissance. Ce matin, à 7h30’, ce sera leur première fois d’aller à l’école à l’EP I Kingabwa où elles sont inscrites. Sa grand-mère nous a laissé entendre qu’elle se débrouille pour avoir ne fût-ce que quelque chose à manger, pour les frais scolaires, elle est incapable d’accomplir ce devoir pour ces petites filles.
Sur l’avenue Kulumba, nous avons trouvé une famille d’accueil qui héberge une fatrie refoulée de Brazzaville. " Nous n’avons pas l’argent pour envoyer nos enfants à l’école. Depuis notre retour ici, nous manquons même le capital pour démarrer une activité. Avant la rentrée scolaire, nous sommes allés nous renseigner dans certaines écoles environnantes, les frais sont exorbitants pour nous ", se plaint une dame, la quarantaine révolue qui a 5 enfants en âge scolaire, mais qui sont encore à la maison faute des moyens.
NECESSITE DE LA GRATUITE DE L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE EN RDC Après ce tour, le représentant de l’UNICEF en RDC, Pascal Villeneuve, a indiqué que la vulnérabilité de certaines familles en RDC, précisément dans le quartier Kingabwa, doit motiver la gratuité de l’enseignement primaire sur toute l’étendue du territoire national. Selon lui, la sensibilisation de porte à porte permet de récupérer les enfants qui sont encore à la maison deux semaines après la rentrée scolaire.
L’UNICEF, qui dispose des moyens, soutient la politique du ministère de l’EPS-INC pour rendre l’éducation gratuite au cycle primaire. " Nous disposons de moyens pour payer les frais des enfants vulnérables et leurs fournitures scolaires ", nous a confié le patron de cette agence des Nations unies en RDC.
" Nous allons disposer de l’argent pour le suivi régulier de ces enfants afin de les maintenir à l’école jusqu’à la fin de l’année ", déclare-t-il. Pascal Villeneuve a reconnu toutefois, que des progrès importants ont été accomplis en RDC depuis quelques années concernant l’inscription des enfants à l école, filles comme garçons. La différence entre les sexes est réduite, soutient-il.
LA PORTEE DE LA STRATEGIE PORTE-A-PORTE
La sensibilisation de porte-à-porte vise à inciter les parents à inscrire leurs enfants dans les écoles publiques les plus proches, fait savoir le spécialiste en éducation à l’UNICEF Ephraïm Bahogwerhe Matabaro. Cette stratégie, qui s’inscrit dans le cadre de la protection sociale, a pour mission d’inscrire et maintenir les enfants à l’école le plus longtemps possible, l’exemption des parents à payer les frais scolaires et les fournitures de bases, organiser les cours supplémentaires et les mécanismes d’alerte précoce contre l’absentéisme à l’école, souligne-t-il.
Pour Kin-Est, huit écoles sont concernées par cette campagne de sensibilisation porte-à-porte, en raison de 30 élèves par école, indique le spécialiste en éducation à l’UNICEF. Il précise que l’UNICEF et la fondation Qatar qui finance ce projet ont recruté Caritas-Congo pour la mise en œuvre de ce projet. Mathy M.