Jean Pierre Lihau répond à la Cenco

Lundi 20 octobre 2014 - 09:30

Réagissant à la dernière déclaration de la CENCO, rendue publique par son Secrétaire Général, Jean Pierre LIHAU, qui avait avec grande pompe et éclat, conduit la délégation des Jeunes cadres Catholiques de la Majorité Présidentielle auprès de la Nonciature apostolique pour le dépôt de la fameuse pétition qu’ils ont daigné adresser au Pape François, stigmatisant ce qu’ils ont qualifié « des prises des positions politiques, et par des Evêques Catholiques »

Pour eux, l’Eglise doit demeurer au milieu du village et au dessus du débat des contradictions démocratiques. Aussi ont-ils rappelé aux Evêques la nécessité de respecter deux des principes cardinaux qui fondent les relations entre les Eglises et l’Etat : 1. Le principe de la Laïcité, qui prône la coexistence entre plusieurs églises et la non existence d’une Eglise d’Etat ; 2. Le principe de la Séparation entre l’Eglise et l’Etat, qui interdit à l’Eglise de s’immiscer dans le débat politique et dans la gestion de I’Etat.
Réponse du Berger à la Bergère, la CENCO, lors de sa dernière déclaration, a fixé l’opinion sur le fait qu’il n’y a pas de soulèvement d’une partie des fidèles catholiques contre la hiérarchie de I’Eglise, mais bien une manipulation de quelques jeunes non catholiques à des fins inavouées.
Interrogé par une chaîne de télévision de la place, Jean Pierre LIHAU a répondu :
« L’Eglise doit rassembler, pas exclure »
« L’Eglise a vocation à rassembler, pas à exclure. Cette dernière déclaration de la CENCO est une de trop de sa part.
On peut se demander si l’on est pas là entrain de tenter d’exclure de l’Eglise tous ceux qui ont un point de vue divergent que celui émis par certains citoyens de la CENCO.

« JE SUIS ET JE RESTE CATHOLIQUE »
Je suis catholique, depuis mon enfance, j’ai été baptisé après les enseignements requis, j’ai servi l’Eglise en tant que choriste et puis aujourd’hui parce que je ne suis pas d’accord avec une certaine position de la CENCO, on m’exclut de l’Eglise. Es-ce normal ?
Où est la démocratie dans cette attitude d’exclusion. Où est la liberté d’opinion ?
Sur les 220 jeunes qui étaient présents ce jour là, 6 n’étaient pas catholiques et 2 autres non croyants. Les 212 restants étaient des catholiques.
De quel droit doit-on les qualifier de non catholiques ?
Es-ce que pour être fidèle catholique, il y a-t-il des signes extérieurs ou un faciès qui les démontrent ?
Peut-on objectivement brandir d’une part la liberté d’expression telle que garantie par la constitution et considérer que ceux des jeunes catholiques qui usent de cette même liberté sont forcément manipulés ?
Quant on est d’un avis autre que son Pasteur, on devient personne non grata ? N’est-ce pas là une effarante contradiction ? En tout cas ce n’est pas l’idée que je me fais de la démocratie et du débat d’idées serein, constructif et respectueux des personnes.
Je persiste et je signe c’est par amour de l’Eglise que nous souhaitons voir nos Evêques être au milieu du village et au dessus du débat citoyen. Toute prise de position politique et tranchée des évêques est contre productive aussi bien pour l’Eglise que pour la société toute entière.
Cela peut effectivement être à la base d’une tension ou même d’une violence sociale.
Le cas de Lodja est assez illustratif. Nous le condamnons avec dernière énergie. Mais nous osons croire aussi que la CENCO en tirera toutes les leçons voulues.
La RDC n’a pas vocation à devenir la Syrie, l’IRAK ou la Centrafrique où le fondamentalisme religieux a pris le dessus sur l’Etatetla vie Républicaine.
La vague des réactions qu’a suscité notre action prouve à suffisance qu’il y a un problème qui exige des uns et des autres l’observance d’un sens élevé de responsabilité.
Au bout du compte, que l’on soit pour ou contre la révision de la constitution que l’on soit pour ou contre le changement de régime constitutionnel, que l’on soit catholique ou non catholique, Kimbanguiste, Musulman ou même athée, la seule chose qui doit, in fine, compter est le respect strict, par tous , de la faculté suprême mieux du droit souverain du peuple à disposer de lui-même et donc à s’autodéterminer ». Jean-Pierre LIHAU