« Kabila espoir » vs « Kabila désir »

Mardi 9 septembre 2014 - 16:28

Une leçon de communication politique à Kin-Kiey

Le dernier porte-parole du gouvernement de Mobutu,  Tryphon Kin-Kiey Mulumba, actuellement « obscur cadre de la Majorité » travaille à contre-courant de la philosophie du président Kabila. Astucieusement, l’ex-conseiller en communication de Paul Kagame, se trompant de contexte et d’époque, a lancé deux concepts aux contours mimant les faits, gestes et slogans du mobutisme désuet : « Kabila totondi yo naino te ; Kabila désir ».

En matière de communication, cela constitue une contre-campagne, qui snobe le bilan du chef de l’Etat au profit de ce qu’il offre aux thuriféraires et courtisans habitués à obtenir des avantages indus suite à un zèle débordant et obséquieux. Et pourtant, à l’actif de Joseph Kabila figurent la paix et l’unité, la reconstruction et l’émergence. « Kabila désir » tend à noyer « Kabila espoir » !

La leçon tirée de la fable de la Fontaine, « Le corbeau et le renard », intéresse ceux qui sont en quête des faveurs personnelles. Il suffit de scruter les faits et gestes de ces personnes en panne d’idées pour s’en convaincre. Les motivations énoncées sur tous les toits sont toujours en contradiction flagrante avec le message ainsi véhiculé.

Kin-Kiey Mulumba est de cette catégorie. Pour lui, la juxtaposition des phrases mielleuses pourrait avoir de l’effet dans l’imaginaire collectif. Mon œil ! Ce serait prendre tout le monde pour des amnésiques. Son passé ne peut pas s’effacer aussi facilement comme de la craie blanche sur un tableau noir. Il a été un peu de tout : chantre nauséabond du mobutisme décadent, conseiller en communication du maître de Kigali aux pires moments de l’extermination des Congolais dans l’Est par l’expédition armée venue du Rwanda voisin et des tentacules opérant en terre congolaise, porte-parole des exploits macabres du RCD Goma sur les populations congolaises, etc.

« Kabila totondi yo te »  = « 100 ans tomotombele »

Kin-Kiey Mulumba est donc ce prototype de pirouette, capable d’enfiler, sans vergogne aucune, toutes sortes de tuniques, au gré de l’odeur qui s’échappe de la casserole. En se lançant dans une campagne ridicule dénommée « Kabila totondi yo naino te, mposa na yo esili te », l’apprenti-sorcier a choisi de vendre du vent. Comme source d’inspiration, il a puisé dans le seul back-round à sa portée, celui de la tristement célèbre Mopap (Mobilisation propagande et animation politique), une structure du MPR-Parti-Etat.

Très malin, Kin-Kiey Mulumba a confié la sale besogne à des organes de presse de son obédience, tout en se gardant de salir son propre canard au nom évocateur de « Soft ». C’est qu’il n’est pas convaincu du message qu’il fait véhiculer dans des espaces achetés chez des confrères qu’il a abrutis. Il faut vraiment être un grand jongleur pour embrigader aussi facilement quelques membres de la corporation.

Dans l’opinion, cette annonce induit dans l’imaginaire populaire un retour en force de l’animation politique au cours de laquelle les déhanchements des femmes et des hommes chosifiés,  faisaient la joie « du guide éclairé ». Joseph Kabila n’en veut pas. Il l’a toujours ouvertement déclaré. « Ne faites pas de moi un dictateur », répétait-il devant des députés admiratifs.

A l’époque de gloire du MPR et de la MOPAP, les modèles de celui qui adore se faire appeler pompeusement « prof » ont multiplié des slogans creux pour caresser dans le sens du poil le président fondateur (PF). Pour le commun des Congolais, on veut pousser Joseph Kabila à la faute en copiant Mobutu et de se faire déifier. L’instigateur sait au fond de lui-même ce qu’il recherche par cette flagornerie : se positionner politiquement par rapport aux autres membres de la MP et, par conséquent, s’accrocher aux arcanes du pouvoir en étant le plus proche possible de la casserole. Cela s’appelle la politique du ventre, sans idéal, ni idéologie.

Kabila artisan de la paix et de l’unité

Une bonne communication, portant sur l’actif du chef de l’Etat  ne peut se décliner en des termes aussi stériles. Joseph Kabila a beaucoup fait pour le pays au point que, le réduire à la dimension du tube digestif de certaines personnes, relève de l’insulte faite à tout un peuple et à son chef. Sun City, réunification sous le régime 1+4, fin de l’isolement diplomatique, retour à la croissance…, ne se vendent pas, en communication, en termes de « totondi yo naino te » (On n’est pas encore rassasié de toi).

Au contraire, l’on devrait dérouler le bilan, lequel est éloquent par lui-même. La communication devrait, en fait, sur toutes ces réalisations qui touchent directement au pays, des slogans et discours creux qui ne servent pas le chef. Sans préalablement scruter et digérer la philosophie ainsi que l’approche rationnelle du président Kabila, l’ex-conseiller en communication de Paul Kagame, confond le tyran de Kigali avec le successeur de Laurent-Désiré Kabila. C’est plutôt Kagame, pas du tout différent de Mobutu sur l’essentiel, qui a besoin de flatteurs-zélateurs de l’acabit de Kin-Kiey Mulumba.
Celui-ci s’accommode de terminologies qui sonnent creux et finissent par énerver la population, parce qu’elles sont fausses quant au fond. « Ndjalelo, Sakayonsa, 100 ans tomotombele, Mobutu elombe, Elombe Sese, Lokuta monene, oyakanisaka MPR ekokufa waya, Mobutu le pacificateur, Mobutu le timonier, Guide éclairé, guide suprême… » sont des terminologies que le peuple congolais abhorre. Elles rappellent une époque de misère et du chaos. Pareille communication est contreproductive sur toute la ligne, parce qu’elle traduit l’état d’esprit d’un homme narcissique, qui s’offre en spectacle, ne s’offusquant pas du ridicule qu’il charrie pour se faire remarquer.

Joseph Kabila a proposé l’antithèse à travers discours et actes. Les acteurs de la Majorité doivent s’interdire de ternir, subtilement et astucieusement, l’éclat de ses actions d’intérêt majeur pour la consolidation du pays sur le plan national et  l’échiquier international.
 
Kabila espoir et non Kabila désir

Dans un contexte difficile fait de guerres, de crises économiques et financières, de désarticulation intégrale de l’Etat et de ses superstructures jusqu’aux plus petites entités, Joseph Kabila a ressuscité l’espoir. Il s’est toujours considéré comme le premier serviteur du peuple congolais. Il traduit l’espoir de tout un peuple déterminé à vivre dans la paix, l’unité, l’harmonie, la cohésion, … Les Congolais, convaincus par la vision du président Kabila sur l’émergence du pays à l’échéance 2030, restent attachés à ce défi majeur.

Pour les Congolais, Joseph Kabila représente une vision, une ligne de conduite, une lampe témoin qui indique la voie à suivre. Dans ce processus, le Congolais sait ce qu’il recherche. Le président de la République l’avait compris dès sa prise de pouvoir. Pour Kin-Kiey et ceux qu’il a réussi à entraîner dans sa démarche d’égarement ne font aucun cas du bilan, occultant ainsi l’essentiel, ce que devra garder le peuple d’un leader qui a apporté une nouvelle vision pour le pays.

« Kabila désir » contraste avec le désir du peuple qui tient mordicus à la matérialisation des idées et énergies positives d’un espoir suscité dans le processus de l’émergence du pays à l’échéance 2030. La construction mentale élaborée par le peuple est la traduction de son attachement à la vision. En Belgique, une escroquerie dénommée « Kabila désir » livrera bientôt ses secrets.

La MP invitée à mettre un terme au ridicule

S’il est vrai que les acteurs de la MP peuvent se livrer à toutes sortes de campagnes, celle qui scie avec malice l’arbre sur lequel la Majorité est assise doit être retirée de la circulation. La Majorité doit s’interdire d’avaliser des messages de flatterie de bas étage. Le manège est très vite décelé. Des initiatives aux contours des plaidoyers pro-domo, pérorés à longueur de journées font ombrage aux discours réfléchis. Le peuple congolais qui n’est pas dupe, sait dénicher le faux, même s’il brille de mille feux.

Les slogans « Kabila, Totondi yo naino te. Kabila posa na yo esili te » ou encore « Kabila désir » sont d’une autre époque. Une époque bannie par les Congolais. Une époque à oublier ! Celui qui la ressuscite est un nostalgique rétrograde, bon pour la poubelle de l’histoire. La « Majorité présidentielle » est invitée instamment à distiller un discours valorisant, particulièrement lorsqu’il faut faire allusion au président de la République, dont la respectabilité ne donne aucune ouverture à des discours d’avilissement de la famille politique présidentielle. Kabila espoir doit remplacer Kabila désir à cause du caractère égoïste et ridiculement contreproductif du concept made in Kin-Kiey Mulumba !