Les partenaires sociaux dénoncent les frais de carnet de santé fixés à 3.500 FC par l’autorité urbaine

Mercredi 22 octobre 2014 - 07:59

L’analyse de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement primaire et les défis pour le financement de l’éducation pour l’exercice 2015 était au centre des échanges de la réunion de concertation des organisations de la société civile de la thématique éducation le week-end dernier à Kinshasa, renseigne un communiqué de presse de la coalition nationale de l’Education pour tous en RDC (CONEPT).

Il ressort de cette rencontre présidée par le Coordonateur national du CONEPT/RDC Jacques Tshibalanga que la Confédération des Associations des Parents des Ecoles Conventionnées a lu et soumis aux organisations de la société civile la déclaration transmise aux autorités relatives à la dénonciation de l’insertion par l’autorité urbaine de la ville de Kinshasa des frais pour le carnet de santé dans la nomenclature des frais à percevoir au courant de cette année scolaire.
Cependant, tous ont fait le constat qu’à charge des ménages, chaque années des nouveaux frais sont créés et d’autres augmentés contrastant malheureusement avec la volonté déclarée dans la stratégie de l’EPSP et le plan intérimaire de l’Education(PIE). En effet, l’autorité publique, au lieu d’éliminer progressivement les frais, contribue plutôt à faciliter leur multiplication et leur augmentation, déplorent les participants. C’est le cas notamment de l’instauration ces deux dernières années des frais pour l’assainissement dit Ecole Verte Assainie " EVA " (250) et, cette année, des frais pour la supervision des activités scolaires (300 FC), le fonctionnement des Antennes (370 FC) et le carnet de santé fixés à 3500 FC par élève sans l’accord des partenaires concernés, en témoigne la note circulaire n°CAPEC/CN/001/2014-2015 de la Confédération des Associations des Parents d’Elèves des Ecoles conventionnées.
De même que la multiplication de ces frais asphyxie les parents et poussera à coup sûr les enfants en dehors de l’école, la multiplication des bénéficiaires qui ne sont ni l’école ni les bureaux gestionnaires vont à l’encontre de la mission de l’école qu’on expose ainsi à la marchandisation, regrettent-ils.
Ainsi, dans le cadre de l’assainissement des relations partenariales et en vue d’appuyer la transparence dans le processus de fixation des frais, les participants ont souhaité que l’autorité urbaine de la ville de Kinshasa sursoie la perception des frais de carnet de santé dans toutes les écoles, en attendant la prochaine rencontre fixée au 6 novembre.

BANNIR LA DISCRIMINATION, GENERALISER LA GRATUITE.
Selon la source, la décision de rendre opérationnelle la gratuité de l’enseignement primaire a été prise depuis 2010. Cette décision a permis l’amélioration de la scolarisation primaire en termes d’accès. Elle demeure cependant discriminatoire dans son processus, Kinshasa et Lubumbashi n’étant pas concernées. Cette situation qui dure depuis 2010 prolonge, quelque soit les raisons avancées, la discrimination et viole l’article 13 de la constitution qui proscrit en matière d’éducation toute discrimination en raison de la résidence.
Par ailleurs, les participants ont levé l’option de l’organisation d’une rencontre plus élargie et permettre ainsi à la société civile de donner la voie sur l’illégitimité de l’ajout des frais de carnet de santé à charge des parents d’élèves. A cet effet, ils ont invité tout le monde à capitaliser toute action de suivi budgétaire par la société civile, les propositions de coût de la gratuité selon la loi-cadre faite par la Cellule d’Appui Technique à l’EPSP lors de la revue du PIE pour un budget sensible au droit de l’enfant, à une éducation gratuite, inclusive de qualité.
A l’initiative de la Coalition Nationale de l’Education Pour Tous en RDC " CONEPT-RDC", Cette rencontre de concertation des organisations de la société civile de la thématique éducation a connu la participation de 46 délégués du niveau national et provincial, des Associations des parents, des syndicats des enseignants, des organisations de défense des droits de l’homme et droit de l’enfant, des Organisations Non Gouvernementales sensibles au droit à l’éducation.
Tous les participants à ces assises ont voulu que cette rencontre soit comme porte-voix de la société civile dans la surveillance des politiques gouvernementales dans le domaine de l’éducation. Mathy MUSAU