Le ministre de l’industrie Rémy Musungay sur un siège éjectable

Lundi 27 octobre 2014 - 09:47

Comme il fallait s’y attendre le ministre de l’Industrie, Rémy MusungayiBampale, est dans le collimateur des députés nationaux après sa piètre prestation lors de sa réplique, le vendredi passé, à la question orale avec débats devant la représentation nationale dans le dossier « Cipor » du nom du projet de la cimenterie de la Province Orientale initié et financée par le gouvernement indien en 2007 et qui 7 ans plus tard n’a pas vu ne serait-ce que le commencement de ses travaux. Pire une partie du matériel de cette future cimenterie a disparu. Le député Awenze de la Province orientale parle de 15 containers de matériel disparus au port de Matadi. Devant les députés en colère, le ministre de l’industrie a soutenu le contraire. Mais il a été mis au défi par l’honorable Awenze d’apporter la preuve de ses allégations en donnant l’emplacement de ce matériel. L’autre partie du matériel est dispersée dans plusieurs endroits en RD-Congo soutient l’élu de la Province orientale. Un vrai scandale. Les jours de Rémy Musungayi sont comptés au gouvernement car Awenze a décidé d’initier une motion de défiance à l’encontre de ce ministre dont les limites sont patentes. Awenze récolte déjà des signatures pour meubler sa motion qu’il compte déposer au plus tard demain mardi 28 octobre 14. Musungayi, ce proche de François MuambaTshishimbi, a hérité d’un portefeuille ministériel sur la base de la fausse ouverture de Joseph Kabila à l’opposition lors de la Constitution du gouvernement Matata. Lui et Nemoyato à l’économie sont les deux ministres de « l’Opposition » dans le gouvernement. Musungayi doit aussi son entrée dans le gouvernement grâce à Evariste Boshab, SG du PPRD, dont il est proche. Quelle que soit l’issue de la motion de défiance, elle n’a aucune saveur car le gouvernement est démissionnaire et ses membres ont déjà touchés leur indemnités de sortie (6 fois leurs émoluments mensuels à peu près). L’enjeu est de moindre fréquence politique à cause du dérèglement des institutions actuelles depuis les Concertations nationales. Et d’ailleurs le pseudo opposant Rémy Musungayi n’emporte pas seul la responsabilité de ce fiasco. Son prédécesseur Anicet Kuzunda a une grande part de responsabilité. Mais le plus grand responsable c’est Joseph Kabila, le chef de l’Etat en personne, qui est allé poser la première du projet en 2007 à Kisangani dont il n’en savait rien. Car selon des sources proches du dossier Cipor, le projet lui-même est mal ficelé. L’énergie pour alimenter la cimenterie se trouve à des centaines de kilomètres de l’usine. Il faut au préalable construire une centrale et une ligne de transport. Chose qui n’est pas chiffrée ni détaillée dans l’étude de faisabilité.

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