La RDC juge toujours "indésirable" le diplomate onusien Scott Campbell (officiel)

Vendredi 24 octobre 2014 - 12:45

Kinshasa juge toujours "indésirable" le retour du chef du Bureau des droits de l'homme de l'ONU en République démocratique du Congo, Scott Campbell, à l'origine d'un rapport accusant la police de graves crimes, a annoncé mercredi soir le gouvernement.

La RDC estime qu'elle n'a pas à "se justifier pour avoir déclaré un membre du système des Nations Unies indésirable sur son territoire", affirme le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, dans une déclaration.

Les autorités veulent cesser de collaborer "avec une personnalité manifestement incapable de travailler sereinement et efficacement à la promotion des valeurs humanistes et de renseigner objectivement sur la situation des droits de l'Homme dans ce pays", affirme-t-il.

Le gouvernement souhaite "poursuivre une collaboration active et utile" avec le Bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l'Homme (BCNUDH), rattaché à la Mission de l'ONU (Monusco), ajoute le porte-parole.

Le 15 octobre, les services de M. Campbell ont publié un rapport dénonçant des bavures policières commises entre novembre 2013 et février 2014, pendant une grande opération antibanditisme à Kinshasa qui s'est notamment soldée par neuf meurtres et 32 disparitions forcées.

Le nombre de victimes de l'opération "pourrait être beaucoup plus élevé", ajoutait le rapport.

Le lendemain de cette publication, M. Campbell a été déclaré "persona non grata". Les autorités congolaises ont accusé Campbell de dénigrer systématiquement la RDC.

L'ONU, les Etats-Unis, l'Union Européenne et des défenseurs des droits de l'Homme congolais ont soutenu le travail de M. Campbell et du BCNUDH.

Ils ont demandé à la RDC de revoir sa position et d'enquêter sur les accusations contenues dans le rapport.

M. Campbell a quitté la RDC vendredi soir "pour des vacances" prévues de longue date, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).

Selon des sources diplomatiques, M. Campbell, en poste depuis septembre 2011, devait de toutes façons quitter la RDC sous peu, étant déjà affecté administrativement à Genève pour le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.

La RDC est régulièrement accusée par diverses organisations de défense des droits de l'Homme de porter atteinte à la liberté d'expression.