Révision ou non, l’équilibre du pays est menacé

Vendredi 19 septembre 2014 - 11:00

Image retirée.La question de la révision constitutionnelle soulève de violentes passions. La nation s‟est littéralement scindée en deux. D‟un côté, les Congolais favorables à la révision constitutionnelle ou au référendum et, de l‟autre, ceux qui s‟opposent. L‟animosité est devenues si intense que les Congolais se définissent désormais par rapport au soutien ou au rejet de la révision ou du référendum. Les deux camps sont à ce point décidés que plusieurs observateurs se mettent à craindre pour l‟équilibre national. Les pro-révisions sont prêts à défier quiconque se mettrait en travers de leur chemin. Il ne s‟agit pas d‟une simple vue de l‟esprit, mais bien d‟une action planifiée et sur laquelle les ténors réfléchissent chaque jour avec détermination. En face, les anti-révisions jurent de recourir à tous les moyens en vue de faire échec à tout projet de révision ou de référendum. Qui sont les plus nombreux

Le danger

Plutôt que de chercher à établir la comptabilité dans l‟antagonisme opposant pro et an ti révision, il convient de réfléchir sur comment désamorcer la bombe qui menace à l‟horizon. Face à des voisins gourmands et sans scrupule, la RDC s‟est toujours révélée fragile quand ses fils n‟arrivent pas à émettre sur la même longueur d‟ondes. A l‟interne, la rupture des équilibres ne pose fondamentalement aucun problème. Habitués au débat républicain, même lorsqu‟il peut devenir virulent, les Congolais ont appris, depuis la Conférence nationale souveraine, à tout régler dans la réflexion et l‟échange. Malheureusement, vue de l‟extérieur la rupture des équilibres à laquelle nous assistons constitue le prétexte idéal pour nos voisins ainsi que pour la communauté internationale de s‟immiscer dans notre cuisine interne. Pire de venir imposer leurs règles de jeu. Il ne faut surtout pas minimiser la levée de boucliers qui s‟observe en ce moment autour de la révision constitutionnelle. Comme des sauriens, nos adversaires sont à l‟affût, guettant le moment idéal pour entrer en danse et trouver des marionnettes à instrumentaliser. L‟idéal serait qu‟aucun camp ne s‟impose au détriment de l‟autre. La question au centre de la grande querelle doit trouver une solution consensuelle. Chacun des deux camps doit garder présent à l‟esprit que si la casse familiale brûlait, nul ne saura y vivre.

Le pays a longtemps résisté à toute tentative de balkanisation. Mais jamais l‟équilibre national n‟a été autant mis en danger qu‟en ce moment. Jamais les Congolais n‟ont été divisés comme ils le sont aujourd‟hui face à la question de la révision constitutionnelle. Une indication de taille. C‟est la première fois dans notre histoire que le débat fait rage à tous les niveaux : dans les ménages, au service, jusque dans les transports en commun. Il faut prendre toute la mesure de la situation.