Surprenants échanges mercredi soir entre le président Joseph Kabila et le président du Sénat Léon Kengo wa Dondo

Samedi 20 septembre 2014 - 09:07

Des sources crédibles ont annoncé que le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, était allé rencontrer mercredi soir le Chef de l’Etat, le président Joseph Kabila qui a échangé avec lui non sur son discours de refus de la révision constitutionnelle mais sur la formation du très attendu gouvernement de cohésion nationale

Après le discours jugé incendiaire du président du Sénat sur la révision constitutionnelle en RDC, personne ne s’imaginait que Léon Kengo wa Dondo pourrait rencontrer aussi rapidement le président de la République. Pourtant, à en croire des sources dignes de foi, c’est ce qui se serait passé mercredi soir. Kengo aurait effectivement échangé avec Joseph Kabila, mais pas sur son discours. Les deux plus hautes personnalités du pays se seraient entretenues au sujet du Gouvernement de cohésion nationale dont la publication serait plus qu’imminente à l’heure actuelle et où un quota a été réservé à la plate-forme politique que dirige le speaker de la chambre haute du Parlement congolais.

En dehors d’une déclaration sanctionnant ce genre de rencontre, on s’en remet généralement à quelques indiscrétions glanées ça et là par des sources généralement bien informées dans le pays. S’il est vrai que les deux personnalités ont échangé sur le Gouvernement de cohésion nationale, il est aussi vrai que le contenu de leurs échanges n’est pas exactement connu. Et c’est d’ailleurs là que les supputations sont allées bon train au point d’amener certaines sources à dire que l’autorité morale de l’OR (Opposition républicaine) aurait finalement décliné l’offre s’agissant de l’entrée de ses hommes au Gouvernement de cohésion nationale. S’est-il senti déçu quelque part pour ainsi renoncer à tout ce qu’il avait entrepris juste au moment où le nouvel Exécutif congolais est plus imminent que jamais ?

Léon Kengo aurait été déçu par la tournure des événements

Si jamais tout cela était vrai, qu’est-ce qui aurait alors déçu l’autorité morale de l’Opposition républicaine ? A en croire les observateurs avertis, deux choses pourraient justifier l’attitude de Léon Kengo wa Dondo. La première, confie-t-on, serait la reconduction du Premier ministre Matata Ponyo à la Primature. Car, soutient-on, à moins d’un changement de dernière minute, Augustin Matata succédera à lui-même. Or, on se souviendra qu’à une certaine période, l’OR de Léon Kengo réclamait la Primature certainement pour l’un de ses majors. Cette exigence, très visiblement, n’aurait pas trouvé gain de cause.

En plus, outre le souhait de prendre la Primature, Léon Kengo n’entendait pas voir à la Primature le Premier ministre Matata. Autrement dit, tout sauf Matata. Mais, la réalité est autre.
Il faudrait ajouter, à cette analyse, le fait que l’influence de Kengo sur l’Opposition en général, s’agissant du Gouvernement de cohésion nationale, s’est considérablement réduite avec la création de plusieurs plates-formes concurrentes ne se reconnaissant pas en lui ou lui déniant la qualité d’autorité morale.

Dès lors, face au nouveau tableau, le chef de l’Etat ne pouvait tout limiter à la plate-forme de Kengo au sujet de l’entrée des membres de l’Opposition politique au nouveau Gouvernement. 
Là où, il y a quelques mois encore, pour faire partie du nouveau Gouvernement, tout passait par Léon Kengo wa Dondo, ce dernier en est réduit aujourd’hui à ce qui lui reste dans l’Opposition républicaine après le départ d’un bon nombre de partenaires. N’ayant plus le cœur à l’ouvrage, Léon Kengo aurait ainsi renoncé à son projet.

L’Or ou l’Ufc désormais non partantes pour le gouvernement ?

C’est là que bon nombre d’observateurs avertis, après avoir entendu le discours de Léon Kengo wa Dondo lundi dernier au Sénat, se demandent si sa plate-forme politique (OR) et son parti politique (UFC) seraient désormais non partants pour le Gouvernement de cohésion nationale. Car, s’il est allé jusqu’à défier la Majorité présidentielle en s’opposant à la révision constitutionnelle, peut-être que Léon Kengo n’aurait plus le cœur à l’ouvrage ou ne croirait plus du tout à la cohésion nationale. Pourtant, c’est lui qui avait présenté l’appât ayant poussé la plupart des opposants à mordre à l’hameçon des Concertations nationales en annonçant, l’ouverture des travaux de ce forum national, la formation d’un nouveau Gouvernement après la tenue de ces assises.

Peut-il ainsi se rebiffer ? Il faudra attendre la publication du Gouvernement de cohésion nationale pour savoir si, effectivement, Kengo aurait décliné l’offre à titre personnel ou au nom de sa plate-forme ou de son parti. Car, les premières moutures gouvernementales annonçaient l’entrée du secrétaire général de l’Union des forces du changement chère à Léon Kengo. Faut-il croire qu’au nom de la démarche actuelle, Kengo aurait demandé le retrait de ses hommes de la liste des ministrables ? Car, généralement, lorsqu’on a eu l’occasion de placer ses hommes au Gouvernement, on ne renonce pas assez facilement. Même si, contrairement à ce que l’on croyait, on ne contrôle plus du tout la démarche conduisant à cette fin.

Le chef de l’Etat va présider demain samedi un dernier conseil du gouvernement avant l’imminent changement de cet exécutif

Selon des sources généralement bien informées, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange doit en principe présider la réunion du conseil des ministres ce samedi 20 septembre 2014. Dernier conseil des ministres pour certains, ou l’occasion de rassurer certains entrants ? Toutefois, los oreilles et les yeux des Congolais sont braqués depuis un certain temps sur le petit écran, eux qui attendent depuis plusieurs mois (soit près de 11 mois), la lecture d’une ordonnance présidentielle nommant un informateur. Si pas un formateur du gouvernement de cohésion nationale.

Toute chose restant égale par ailleurs, c’est l’actuel Premier ministre qui devra rempiler. C’est lui donc Matata Ponyo qui a la faveur des pronostics au regard du bilan largement positif qu’il présente jusque-là. Il est parvenu à s’approprier le projet de société du Chef de l’Etat, celui de la « Révolution de la modernité », en vue de sa concrétisation. Ceci pour dire qu’il n’y aura pas vraiment de surprise en ce qui concerne la nomination, mieux la reconduction du Premier ministre. Pour ce faire, le Chef de l’Etat va tout simplement s’appuyer sur l’article 78 de la Constitution. Selon cet article, le Président de la République nomme le Premier ministre au sein de la Majorité parlementaire après consultation de celle-ci. Et si une telle Majorité n’existe pas, le Président de la République confie une mission d’information à une personnalité en vue d’identifier une coalition.

La surprise pourrait venir essentiellement dans la composition de ce Gouvernement qui devra regorger en son sein los membres de l’actuelle Majorité présidentielle au pouvoir, ceux de l’Opposition politique et de la Société civile. Ils seront tous sous l’étiquette des restants, des entrants ou encore des sortants.
Ceci, conformément à la volonté du Chef de l’Etat affichée lors de la clôture des Concertations nationales convoquées l’année dernière pour susciter l’adhésion de toute la population congolaise au regard des enjeux de l’heure. Des surprises, il y en aura certes, surtout lorsqu’on sait que certains candidats au niveau tant de la Majorité présidentielle, de l’Opposition que de la Société civile se sont discrédités eux-mêmes.

Le dernier en date, c’est le Président du Sénat, celui qui avait rassuré les Opposants qu’il y a aura une nouvelle Majorité à l’issue des Concertations nationales, s’est discrédité en critiquant ouvertement l’idée de la révision constitutionnelle, là où on attendait de lui un discours de sagesse devant un auditoire qui n’en avait pas besoin. Derrière lui, il y a tous les pourfendeurs du régime, ceux qui n’ont passé l’essentiel de leur temps qu’à critiquer vertement le Gouvernement actuel dirigé par le Premier ministre Matata Ponyo, même pour des actions que d’aucuns approuvent.

Vers l’adoption du projet de loi de finances

La convocation de ce conseil de ministres est un signe qui ne trompe pas. En effet, l’ouverture de la session de septembre au Parlement congolais, une session réputée budgétaire, doit pousser le Gouvernement de la République de mettre la dernière main sur le projet de budget de l’exercice 2015, afin de le déposer au bureau de l’Assemblée nationale. Ce, en vue de sa programmation et de son examen.

Ceci, conformément à l’alinéa 3 de l’article 126 qui dispose que « Le projet de loi de finances de l’année, qui comprend notamment le budget, est déposé par le Gouvernement au Bureau de l’Assemblée nationale au plus tard le quinze septembre de chaque année ». A en croire les sources concordantes, ce budget qui avoisinait les 7 milliards de dollars Us l’année passée devra passer à plus de 8 milliards de dollars Us pour l’exercice 2015. Une volonté pour le Gouvernement de la République de rencontrer les préoccupations de l population qui se traduisent en termes d’amélioration de leur social.

Toujours selon les mêmes indemnités de sortie des actuels membres du Gouvernement seraient déjà dans le pipe-line et on n’attend plus qu’un mot d’ordre pour qu’elles parviennent aux concernés. Preuve que ce week-end ne se terminera pas sans que la Radio télévision nationale congolaise ne livre au public la grande nouvelle attendue par tous. En attendant, le Gouvernement continue à travailler comme par le passé, en vue d’apporter satisfaction aux principales préoccupations de la population congolaise.

L’Avenir - Forum des As

Étiquettes