Au cours de l'audience convoquée ce mardi au tribunal de commerce situé à Kinshasa, dans le cadre de l'affaire coupure de l'internet opposant les sociétés de télécommunications à l'Union des Consommateurs du Congo, Vodacom Congo SA a ssollicité une semaine afin de pousser la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à comparaître durant le procès pour soutenir ses intérêts.
Une demande à laquelle les juges du tribunal de commerce ont accédé, tout en fixant la dernière audience à mardi 13 août.
Cependant, les avocats des consommateurs disent regretter que la société Vodacom ne fasse cette demande qu'à la dernière audience.
"La FEC est un syndicat des entreprises, mais nous regrettons que depuis tout ce temps, c'est aujourd'hui que Vodacom se réveille pour demander à la FEC de venir, alors qu'il avait tout le temps pour permettre que la procédure soit prête aujourd'hui. Le tribunal a accordé la dernière remise au mardi prochain ; donc le mardi 13 août 2019, avec ou sans la FEC, nous allons plaider et terminer cette affaire", a déclaré maître Hervé Diakese, à la fin de l'audience.
Quant aux chances des consommateurs congolais de l'emporter dans ce dossier, la partie demandeuresse indique qu'elles sont intactes.
"C'est une première dans l'histoire du droit que les congolais décident de saisir la justice pour se plaindre du comportement des entreprises de télécommunications qui, depuis un certain temps, avait pris l'habitude, en violation des droits de leurs clients, abonnés et consommateurs, de couper l'accès à l'internet pour des motifs variés et divers. Nous pensons que si le droit est dit, nos clients ont toutes les chances d'être indemnisés. Nous nous battrons en tout cas pour qu'il en soit ainsi", a fait savoir H. Diakese, tout en indiquant que s'ils n'obtenaient pas justice, " ils vont l'obtenir à l'étranger", étant donné que ces entreprises sont multinationales.
Pour rappel, après les élections générales organisées en RDC le 30 décembre 2018, les sociétés de télécommunications avaient coupé la connexion internet durant plus de trois semaines. Une coupure brusque, qui avait handicapé non seulement les clients de ces entreprises mais aussi les médias et d'autres sociétés évoluant dans le numérique.
Mais il faut noter que cette décision de couper l'Internet avait été ''prise'' par les autorités du pays. Lors d'une conférence de presse, le ministre de la communication de l'époque ; Lambert Mende, avait indiqué que cette décision avait été prise pour des raisons de sécurité nationale, notamment en protégeant les résultats des scrutins.
P.M.