RDC-Gratuité de l'enseignement : Une affaire de 20% à la base de différentes grèves des enseignants, voici les révélations de l'UDPS

Jeudi 10 octobre 2019 - 11:16
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Le secrétaire général de l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social, (UDPS), est monté au créneau mercredi 9 octobre dernier au cours d'une matinée politique, pour fustiger les différents mouvements de grève qui s'observent dans quelques villes du pays.

Augustin Kabuya accuse certaines personnes mal intentionnées, sans toutefois les nommer, de manipuler les enseignants pour les pousser à la grève et combattre ainsi la gratuité de l'enseignement de base prônée par le chef de l'État.

"J'ai fait venir des gens qui sont dans le domaine de l'enseignement, nous avons échangé dans mon bureau. Ils m'ont dit que le chef de l'État n'a violé aucune loi. Je leur ai demandé à quel niveau se situe alors le problème? Ils m'ont dit que tout ce combat que vous voyez ne concerne que l'argent, parce que beaucoup de personnes avaient fait de la motivation des parents leur vache à lait", a dit Augustin Kabuya d'entre de jeu.

Ensuite, le secrétaire général de l'UDPS révèle la vraie raison de toutes ces différentes grèves. 

"Il y a ce qu'on appelle le Front Commun pour la Solidarité. C'est-à-dire que les gestionnaires de toutes les écoles publiques et conventionnées, prennent 20% dans les frais scolaires de tout élève. Ils prennent 20%, ils ne savaient pas que le chef de l'État que vous avez surnommé Fatshi béton va poursuivre la gratuité de l'enseignement jusqu'au bout", a précisé le secrétaire général du parti présidentiel.

Augustin Kabuya

Pour Augustin Kabuya, ces gestionnaires des écoles regrettent à ce jour le fait que tout l'argent qu'ils prenaient aux parents des élèves leur échappe.  

"Dans notre pays nous avons environ 51.000 écoles conventionnées et non conventionnées, mais si vous faites le calcul par rapport à ce que je viens de dire [20% ndlr], et que vous prenez à titre d'exemple une école qui a 500 élèves, et que vous calculez, vous allez vous rendre compte que le problème est à ce niveau. Parce que tout l'argent qu'ils rançonnaient aux parents leur échappe", a-t-il dit aux combattants de l'UDPS.

Augustin Kabuya a, dans la foulée, rappelé que le président de la République a décidé que 200.000 FC soient ajoutés au salaire d'un enseignant licencié.

"Si vous mélangez avec les 163.000 FC qu'ils touchaient avant vous verrez qu'il y a une augmentation. Alors que dans leur système de motivation on ne leur ajoutait que 100.000 FC seulement. Comment expliquer que là où quelqu'un touchait 100.000 FC d'ajout et qu'on décide de lui ajouter 200.000 FC qu'il ne soit pas content? Qu'il dise qu'il va grever. Vous trouvez ça normal?", S'est demandé Kabuya.

Le secrétaire général du parti présidentiel persiste et signe que le problème se pose au niveau du pourcentage car "ils avaient fait de cet argent leur business".

Augustin Kabuya a également révélé qu'ils [gestionnaires des écoles ndlr] ont mis en place le système de "zone salariale", dans le but de voler de l'argent. 

La base de l'UDPS

"Ils ont créé ce qu'ils appellent zone salariale. Ils ont créé tout ça juste pour voler de l'argent. Réfléchissez un peu, comment expliquer que celui qui enseigne ici à Kinshasa a un salaire différent de celui qui enseigne à l'intérieur? Si vous apprenez qu'il y a grève dans une quelconque école, vous devez vous y opposer car ce sont des voleurs", conclut-il.

Lors de son meeting populaire tenu à Bukavu le 7 octobre dernier, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait, une fois de plus, confirmé que la gratuité de l'enseignement de base est effective en République Démocratique du Congo depuis la rentrée des classes le 2 septembre dernier.

Cependant, plusieurs mouvements de grève déclenchaient par des enseignants s'observent dans certaines villes du pays à l'instar de Kinshasa et Goma.

Ceux de la ville de Goma par exemple, ont de commun accord avec tous les syndicats confondus, décidé mercredi dernier de radicaliser la grève après son déclenchement la semaine dernière dans les écoles conventionnées catholiques et protestantes. 

Ils exigent notamment un salaire de 2 millions de Francs Congolais pour les enseignants payés, les non payés et les nouvelles unités, avant toute reprise des activités.

Jephté Kitsita