Kinshasa : lancement ce mercredi d'un réseau des étudiants sur la lutte contre l'apatridie en RDC

Mercredi 20 novembre 2019 - 20:32
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Le Comité technique interinstitutionnel de lutte contre l'apatridie en RDC ( CTLA) a organisé, ce mercredi 20 novembre, à la faculté de Droit de l'Université de Kinshasa, une conférence-débat sur la prévention de l'apatridie en RDC.

Au terme de cette conférence-débat organisée en
partenariat avec le Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés ( UNHCR), le CTLA a procédé au lancement du réseau des étudiants sur la lutte contre l'apatridie.

A en croire Christian Makambo, représentant du président du bureau de pilotage du CLTA, cette conférence-débat à laquelle ont participé des étudiants issus de plusieurs universités et instituts supérieurs de Kinshasa avait entre autres pour objectifs la sensibilisation à l'apatridie et aux mécanismes de sa prévention.

Il a défini l'apatride, au sens juridique du terme, comme tout individu qu'aucun Etat ne reconnait comme son ressortissant conformément à sa législation.

Plusieurs professeurs de Droit ont pris part à cette activité. Ils ont, tour à tour, appelé les congolais à se doter du certificat de nationalité, l'unique  document permettant  de se prévaloir de la nationalité congolaise.

La professeure Ntumba Buatshia Nicole a précisé que la carte d'électeur, le passeport, voire l'attestation de perte de pièce ne suffisent pas  pour affirmer 
détenir la nationalité congolaise, car n'accordant qu'une simple présomption à cette qualité.

Intervenant sur le thème "Droits de l'homme à l'epreuve de l'apatridie, le professeur Jean-Paul Segihobe a affirmé qu'une personne qui n'a pas de nationalité ( apatride) est pratiquement un mort sur le plan juridique.

Parmi les causes de l'apatridie, ce juriste a cité la discrimination, l'émergence des nouveaux États et les lacunes des législations nationales en matière de nationalité.

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Spécialiste en Droits de l'homme, le professeur  Samutondi Samy a pour sa part affirmé que les principes de l'unicité et de l'exclusivité de la nationalité congolaise ont des répercussions  négatives sur le plan social, économique, voire sécuritaire.

"Pourquoi ne pas, sans autoriser expressément la double nationalité,  faire comme le Sénégal où on ne peut pas perdre la nationalité d'origine à moins d'y renoncer volontairement", s'est-il interrogé.

Prenant la parole au nom du Haut Commissariat des Nations-Unies pour les Réfugiés, Deo Bitakuya a fustigé la lourdeur de l'administration congolaise en matière de la délivrance des documents nécessaires pour se prévaloir de la nationalité congolaise.

Orly-Darel Ngiambukulu