
Des organisations de la société civile, oeuvrant dans le secteur minier, saluent la position officielle du chef de l'Etat qui, par le biais de son porte-parole jeudi 26 décembre 2019, a demandé à tout "le monde de laisser la justice faire la lumière dans l'indépendance et sans pression" sur l'affaire 200 millions d'euros qui oppose la GECAMINES à la société Ventora developpement.
"Les organisations de la société civile signataires de la présente déclaration remercient et saluent la lucidité et le leadership du chef de l'Etat dont le porte-parole a communiqué le jeudi 26 décembre 2019 sur les antennes de la RTNC la position officielle sur les différentes agitations autour des dossiers GECAMINES qui sont pendants devant les Cours et Tribunaux : Il [le président de la République, Ndlr] suit de plus près ce qui se passe autour de cette entreprise stratégique du pays et demande à tout le monde de laisser la justice faire la lumière dans l'indépendance et sans pression de qui que ce soit", ont-elles fait savoir ce vendredi, lors d'une conférence de presse organisée à Kinshasa.
C'est dans ce sens qu'elles appellent les Cours et Tribunaux à dire le droit de "manière responsable et indépendante, comme l'a instruit le chef de l'Etat qui maîtrise les enjeux du cobalt, sans être soumis aux Interférences politiques ni celles d'autres instances judiciaires ou de la société civile dans l'affaire pendante à la Cour d'appel du Haut-Katanga, à Lubumbashi et dans les enquêtes sur l'usage du prêt de Fleurette de 2017".
Selon ces organisations de la société civile, la GECAMINES reconnaît la créance de 128 millions, "emprunt fait pour le développement des projets miniers". Mais elle constate que cette entreprise du portefeuille de l'Etat considère qu'elle ne peut pas payer actuellement cette dette, suite aux sanctions imposées par les USA à la société Ventora.
"Les organisations de la société civile ont constaté que la GECAMINES reconnaît la créance de 128 millions, emprunt fait pour le développement des projets miniers. Elles ont constaté que la GECAMINES considère qu'elle ne peut pas actuellement payer cette dette à cause de la force majeure due aux sanctions économiques américaines qui frappent Ventora, en vertu des Executive Order n°13818 du président des États-Unis datés de 21 décembre 2017 et du 15 juin 2018 désignant cette société et celle du même groupe sur la liste des personnes sanctionnées économiquement par le trésor américain", ont-elles souligné.
Par ailleurs, elles dénoncent l'interpellation par les services de la Direction Générale de Migration (DGM) des mandataires de la GECAMINES le 17 décembre dernier, jour du lancement de l'Entreprise Générale du Cobalt à Lubumbashi.
"Ceci laisse voir qu'il n'y a pas d'unanimité autour de cette nouvelle société qui bousculerait probablement les intérêts de certains lobbies mafieux locaux, nationaux et étrangers bénéficiant du cobalt artisanal", ont laissé entendre ces organisations de la société civile.
Elles fustigent aussi l'inscription du cobalt sur la liste des minerais des conflits "au point 16 de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, n°2502 du 18 décembre 2019 portant renouvellement du mandat de la MONUSCO".
Les organisations de la société civile, qui ont signé le communiqué conjoint "Contrôle du Cobalt de la RDC : Enjeux nationaux et internationaux", sont Justicia Asbl, Touche Pas À mon Cobalt, OCEAN, et Commission Épiscopale des Ressources Naturelles (CERN/CENCO).
Dostin Eugène Luange et Prince Mayiro