La Police nationale congolaise, sous-commissariat de Butembo, ne semble plus tendre à l'égard des maisons de télécommunication qu'elle accuse d'être pour beaucoup lors des enlèvements des civils et d'autres cas d'insécurité dans la région.
Au cours d'une adresse samedi 4 janvier à l'Etat major de la police à Butembo, le commandant ville a usé d'un ton très sévère pour mettre en garde ces compagnies.
La goutte qui a fait déborder le vase est le rapt, dimanche 29 décembre dernier, d'un enfant dans un quartier du Sud de la ville. Le colonel Richard Mbambi Kingana a révélé que les transactions ainsi que les appels effectués par les bourreaux se sont réalisés sous la passivité totale des services de télécommunication qui devraient permettre de remonter la filière.
L'officier de la police met en garde Airtel, Vodacom et Orange, menaçant de les traduire en justice si un autre cas de figure se reproduit.
"Je dis clairement que Airtel, Vodacom et Orange, vous avez une certaine négligence. Tous ces kidnappeurs utilisent les téléphones pour intimider et percevoir l'argent. C'est pourquoi, faites attention, il y a une certaine négligence là-bas. On swappe les numéros de grandes personnalités, la compagnie ne connaît pas. C'est quoi ça finalement ? Je crois que si un tel cas arrive, nous allons mettre une compagnie devant la justice parce que ça ne va pas. Ils privilégient le commerce au lieu de privilégier la sécurité des gens. Je crois que c'est un dernier appel que je lance. Je suis fâché parce que c'est la légèreté dans ces 3 compagnies", menace le commissaire supérieur.
Il sied de rappeler que cette menace rencontre celle du mouvement citoyen Lutte pour le Changement qui a plusieurs fois organisé des sit-ins devant les installations des maisons de télécommunication pour plusieurs revendications.
Muhindo Kisatiro, à Butembo