RDC : " la lutte contre l'impunité des crimes graves commis au Kasaï est loin d'être une réalité" (Bâtonnier Kambala)

Samedi 25 janvier 2020 - 11:24
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Dominique Kambala Nkongolo, bâtonnier de l'ordre des avocats du Kasaï-Central, à au cours d'un point de presse tenu à Kananga vendredi 24 janvier 2020, souligné que la lutte contre les crimes commis dans l'espace Kasaï "est loin d'être une réalité"

"Aurai-je vraiment tort de soutenir haut et fort que la lutte contre l'impunité des crimes graves commis au Kasaï est loin d'être une réalité. Elle devient de plus en plus un mythe surtout lorsque le président de la République lui-même soutient que son rôle n'est pas de fouiner dans le passer", a-t-il déclaré.

Les actes commis au Kasaï poursuit-il, remontent entre 2016 à 2018. 
"Ils ont été commis à la fois par les miliciens et les forces de défense et de la sécurité à l'encontre des populations civiles. Ils s'agit essentiellement : des assassinats, des viols, de mutilation, recrutement d'enfants, décapitation, pillage, enlèvement, participation au mouvement insurrectionnel, destruction méchante, incendie, attaque des symbole de l'Etat. Ces actes sont bien décrits dans deux documents officiels : Le rapport de l'équipe des experts internationaux sur la situation dans le Kasaï et le rapport du groupe d'études sur le Congo", a-t-il dit.

Par rapport à la réponse judiciaire, Kambala Nkongolo note que "la réponse judiciaire est mise en oeuvre par la justice militaire. L'état de lieux des affaires recensées renseigne 16 dossiers prioritaires retenus en application de la stratégie de priorisation des crimes internationaux élaborée par le conseil supérieur de la magistrature", rencherit-il. 

Pour terminer, le Bâtonnier de l'ordre révèle que la justice militaire au Kasaï censée travailler dans ce dossier, connait d'énormes difficultés dans son fonctionnement.

"La lutte contre l'impunité se trouve encore à l'État embryonnaire. La justice militaire au Kasaï connait d'énormes difficultés dans son fonctionnement. Sur la liste des difficultés nous pouvons compter : l'effectif très réduit des magistrats, le manque des ressources logistiques, la carence d'une contribution medico-légale, la non sécurisation des scènes criminelles et l'influence négative du commandement militaire", a-t-il conclu.

Alain Saveur Makoba, à Kananga