La commission Politique, Sécuritaire, Administrative et Juridique (PSAJ) de l'Assemblée Provinciale du Nord-Kivu, a effectué six jours de travaux des descentes sur terrain et d'enquête dans différentes maisons carcérales de la ville de Goma en vue de se rendre compte des conditions humanitaires et juridiques dans lesquelles vivent les détenus.
Après six jours d'enquête, le constat est "amer et malheureux" d'après le président de la commission, le député provincial Prince Kihangi qui s'est confié à 7SUR7.CD le samedi 08 février 2020 à l'issue de ces descentes qui seront sanctionnées par un rapport officiel à présenter à la plénière au mois de mars prochain.
"Nous avons visité au moins 9 cachots et prisons bien connus et parmi eux, un qui est souterrain, c'est un constat malheureux. Les détenus ne mangent pas, leurs besoins sanitaires ne sont pas respectés et même lorsque les membres des familles arrivent pour visiter les leurs, ils n'y ont pas accès gratuitement. Il y a même des jeunes gens qui y sont depuis plus de 5 jours mais que les membres de leurs familles ne savent absolument pas qu'ils y sont détenus, c'est inacceptable", dénonce le député Prince Kihangi.
Et d'ajouter : "les prisons de Goma et du Nord-Kivu en général, ne sont plus des lieux de rééducation, mais plutôt des endroits des tortures, et quand on y entre en étant un bon citoyen, on en sort en étant un grand criminel. Les prisons de Goma sont des structures de formation des bandits et des criminels", conclut l'enquête.
Les députés membres de cette commission se sont engagés à effectuer des descentes régulières dans toutes les maisons carcérales de la province du Nord-Kivu en vue de se rendre compte de l'évolution de l'amélioration des conditions de détentions selon les recommandations qui seront présentées aux autorités compétentes.
Il convient de préciser que sur 150 places réservées dans la prison centrale de Goma (Munzenze), plus de 2.500 détenus en provenance de différents coins de la province s'y trouvent actuellement.
Glody Murhabazi, à Goma