Le ministère congolais des hydrocarbures vient d'être saisi par la fédération des comités des pêcheurs individuels du lac Édouard au sujet de la menace d'exploitation du pétrole qui pèse notamment sur le lac Édouard et une bonne partie du parc national des Virunga.
Dans une lettre qui date du mardi 18 février dernier, la FECOPEILE avance des motifs d'ordre écologique, biologique, touristique et culturel que revêtent ces aires considérées par les Nations-Unies à travers l'UNESCO comme des patrimoines de l'humanité.
Josué Mukura, secrétaire général de cette fédération, estime que le gouvernement congolais est dans l'obligation de protéger le plus jalousement ces sites qui sont d'ailleurs des moyens de subsistance de plus de 150 millions de ménages, y compris des pêcheurs.
« Ça mérite une protection particulière pour une gestion durable au profit de la population du Nord-Kivu et le reste de la RDC », dit-il.
Cependant, paradoxalement à cette réalité, Josué Mukura dit regretter qu'aujourd'hui, la tendance est que le parc des Virunga soit subdivisé en faveur des multinationales au détriment des populations congolaises.
« Il serait très paradoxe de constater que le parc national des Virunga qui est une aire protégée soit subdivisée en bloc au profit des sociétés pétrolières et multinationales qui seront plus avantageuses pour leur accroissement économique en violation des conventions, traités internationaux et des lois congolaises relatives à la protection de l'environnement », indique-t-il.
Et pour se faire entendre, la FECOPEILE dit avoir profité de la 7e édition du festival Amani tenu du 14 au 16 février dernier en ville de Goma pour lancer une collecte de signatures en vue de dire non à l'exploitation du pétrole dans le lac Édouard et le reste du parc national des Virunga. Jusque-là, précise-t-elle, 9 mille signatures sont déjà sur sa table.
Muhindo Kisatiro, à Butembo