Après une longue attente, le gouverneur de la province de l’Ituri Jean Bamanisa Saïdi a foulé jeudi 27 février le sol de Bunia après 2 mois passés à Kinshasa.
Pour rappel, suite au vote par l'assemblée provinciale le 20 novembre dernier d’une motion de défiance à son encontre, il avait quitté la province et depuis quelques semaines, il a été réhabilité par la cour constitutionnelle.
La paix comme préalable au développement
Le gouvernement provincial avait confirmé la nouvelle de son arrivée par communiqué et avait annoncé que Bamanisa serait accompagné du ministre de l’intérieur et sécurité ainsi que de son collègue de la défense nationale. Justement, son retour arrive à temps pour la signature d'un accord de paix entre la milice FRPI et le pouvoir de Kinshasa. Ce qui justifie la présence de ces deux membres de l’exécutif national à Bunia.
L’arrivée du gouverneur était attendue par une grande partie de la population dans cette région car elle peut faire avancer la situation sécuritaire ainsi que les activités économiques qui ont nettement reculées depuis son indisponibilité de deux mois.
L'or et le pétrole, les atouts du développement de l'Ituri
Le porte-parole de la province a déclaré que le gouverneur est là pour travailler et faire avancer la province grâce au travail.
Il a lancé un appel à tous les miniers du coin de retrousser les manches et commencer à travailler et à exporter. Il y a beaucoup d’or dans la province et il faut attirer les investisseurs tout en faisant travailler ceux qui ont déjà des titres miniers. Le projet d'or de Mongwalu notamment a un potentiel énormément.
Les infrastructures pas en reste
Le lancement des travaux d’asphaltage de près de 12 km de voirie urbaine à Bunia va démarrer tout de suite ; a précisé le ministre Egudra et cela doit être financé par les redevances minières.
Solution rapide et équitable pour l'exploitation des 3 milliards de baril de pétrole de l'Ituri
Le gouverneur regarde aussi vers le pétrole et le développement du Graben Albertine. Il veut que les travaux sur le lac redémarrent le plus vite possible. Jusqu’à présent c’était la société Oil of DRC qui exploitait les blocs I et II du Graben Albertine. La société est détenue à 60% par le Groupe Fleurette à travers Foxwhelp et Capricat et le 40% restants par l’Etat. Cette société avait arrêté les travaux par suite des sanctions américaines intervenus sur le groupe Fleurette et son actionnaire Dan Gertler.
Néanmoins nous savons ladite société a déjà investi plus de 120 millions des dollars USD dans la prospection notamment à travers plusieurs campagnes séismiques tant sur les rives (On Shore) du Lac que sur le lac même (Off shore). Oil of DRCongo a d’abord dû déminer toute la rive côté de Kasenyi avant de démarrer les travaux d’exploration en collaboration avec l’armée et les autorités provinciales.
Au total, près de 1000 km de données sismiques ont été collectés en collaboration avec la société Tesla-IMC. Ce qui représente la plus grande campagne de captage de données dans le secteur pétrolier congolais pendant les 30 dernières années.
Pour comparer, la société Total E&P avec Sacoil ont fait en 2016 sur le bloc III que 240 km et puis ils ont abandonné. Tous ces travaux ont permis la découverte de plus de 3 milliards de baril de pétrole évalués et certifiés par la société Sproule Internationale Ltd du Canada.
Actuellement Oil of DRC est buté à plusieurs problèmes dont le plus grands est logistique, plus précisément l’évacuation du pétrole par pipeline à travers l’Ouganda vers l’Océan Indien qui nécessitent des accords entre les deux pays riverains. Malgré cela Oil of DRC avait toujours poursuivit ses projets sociaux malgré la baisse des cours du brut sur le marché international et les problèmes d’évacuation.
Pourtant, les opinions sont divisées et certains groupes de la société civile appellent déjà au boycott et disent que Oil Of DRCongo n’a jamais rien fait malgré cette belle liste d’actions posées, d’autres disent que Oil Of Drcongo doit prendre un partenaire ou vendre ou même donner au gouvernement. Cette dernière veut juste que ce projet vive pour le bien de la République avec un partenaire solide et sérieux.
Aussi, pour rappel, en 2016 après séminaire de concertation à Magahi avec les populations riveraines, ils avaient doté la localité de Torgès (Roovo) d’une école moderne en étages dénommée Amani. Roovo est coincée entre le Mont Bleu- un gigantesque massif montagneux- et le lac Albert. Les notables de l’Ituri, ceux du territoire du Djugu et ceux dans la chefferie de Bayema Nord avaient vivement remercié Oil of DRC qu’ils ont qualifié « d’entreprise bienfaitrice ». Oil of DRCongo avait déjà fait la construction de l’école primaire et secondaire de Djiba, la réhabilitation et l’appui de l’hôpital de Kasenyi et la réhabilitation de la route Bunia-Kasenyi. Ils avaient aussi doté l’administration avec 5 vehicules 4x4 ainsi que 20 Motos.
Tout ça était en suspend jusqu’à ce jour et le gouverneur Jean Bamanisa veut voir les activités reprendre d’une manière ou d’une autre. Beaucoup de rumeurs circulent… Africa intelligence a écrit au mois de Juin 2019 que Royal Oil et Gas des Emirats sont maintenant associés aux Bloc1 et 2, des chinois sont signalés aussi. Les italiens de ENI auraient approché le président Tshisekedi en octobre pour reprendre également les blocs et des conseillers du Directeur de cabinet du chef de l’état, précisent le retour de Tullow.
''Ce que nous voulons c’est qu’on trouve une solution qui arrange tout le monde avec les Oil of DRCongo, les Sacoil et les Total, la RDC a donné des blocs et nous voulons les voir avancer.'', a déclaré un conseiller influent du président de la République.