RDC : un député saisit le procureur pour dénoncer une ''fraude massive'' au Secope, service chargé de la paie au ministère de l'enseignement primaire

Lundi 2 mars 2020 - 17:39
Image
7sur7

Le député national Tony Mwaba Kazadi élu de l'UDPS à Kinshasa, a saisi lundi le procureur général près la cour de cassation pour "déposer une dénonciation d'une fraude massive qui s'est installée au ministère de l'enseignement primaire secondaire et technique, EPST, plus précisément au service de SECOPE (Service de contrôle de la paie des enseignants)".

A en croire Tony Mwaba, en dehors de la fraude massive, il y a également de la corruption et détournements des derniers publics.

"Imaginez vous, pendant qu'on cherche les voies et moyens pour réunir les salaires des enseignants et les assurer, il se pose un grand problème, ce qu'on est en train de recevoir des listes des formations politiques, des militants de partis politiques connus, qui n'ont aucun rapport avec le secteur éducationnel, on les aligne sur les listes, on compose des listes des enseignants fictifs, qui sont alignés dans des écoles publiques fictives, pour venir gonfler lourdement le budget qui est affecté à l'enseignement. Le service de SECOPE lui-même jusque-là on a dénombré plus de 1000 personnel fictif engagé. Vous savez qu'au SECOPE le salaire c'est le double de ce que touche même un enseignant qui tient la craie", a dénoncé Tony Mwaba

Il précise que "non seulement ici à Kinshasa, mais même à l'intérieur du pays, on dénonce une centaine de  milliers de personnes fictives qu'on a alignées sur les listes des enseignants, et là ça va mettre en mal la gratuité de l'enseignant et vous verrez que l'État ne sera pas à même de réunir les moyens".

" Les moyens sont suffisants pour satisfaire les enseignants et même les nouvelles unités qui existaient, mais au moment où nous vous parlons il y a eu un recrutement massif et frauduleux d'autres personnes qui ne sont pas enseignants qui sont alignées sur les listes, et je crois que ça mettra en mal la paie des enseignants et à très court terme nous pouvons connaître maintenant le début des grèves", a souligné l'élu de l'UDPS à Kinshasa.

Cependant, ce député annonce avoir écrit à la présidente de l'assemblée nationale pour qu'à la rentrée parlementaire qu'on ait une commission parlementaire pour   enquêter sur ce que les personnes de bonne foi dénoncent dans le secteur.  

"Et aussi à titre préventif, nous avons écrit au  premier ministre pour qu'il ordonne d'abord préventivement la suspension de la mise en oeuvre ou de l'exécution de tous ces arrêtés ministériels pris pendant cette période qui mettent en mal le programme de l'enseignement primaire gratuit...", a-t-il indiqué.

Contacté lundi par 7SUR7.CD, le cabinet du ministre de l'EPST nie catégoriquement et parle de ''mauvaise foi''.
D'après la cellule de communication du ministère d'Etat en charge de l'enseignement primaire,  l'opinion sera fixée mercredi sur cette opération .
Mais d'ores et déjà, la cellule de communication précise que les travaux sur les nouvelles unités se déroulent à Bwela Lodge au Kongo Central. C'est là que la centralisation se fait. Et après, il y aura le toilettage, affirme le conseiller en communication du ministre Bakonga. 
Selon lui, la gratuité de l'enseignement a provoqué un afflux de 4 millions d'élèves. Et qui dit plus d'élèves, dit plus d'écoles et plus d'enseignants, fait-il remarquer. D'où la présence du ministère à Kisangani ce lundi pour réceptionner de nouvelles écoles réhabilitées, conclut le conseiller.
Sans rappeller qu'avant l'étape de Kisangani, le ministre s'était rendu à Kisantu (Bwela lodge) pour superviser les travaux sur le fichier de nouvelles unités et non payés.

Jeff Kaleb Hobiang