Réagissant aux décisions annoncées par le chef de l'État pour la lutte contre la pandémie de coronavirus, Augustin Mutabazi, professeur d'économie dans plusieurs universités, dresse un tableau sombre sur le plan économique.
Il fait savoir qu'avec la suspension des activités des masses, les conséquences économiques sont négatives.
Il cite notamment la famine qui va augmenter au pays, le chômage imposé à certains agents ou fonctionnaires de l'État, la pénurie des produits de consommation sur le marché et la perte du pouvoir d'achat.
" La santé d'abord oui, mais malheureusement avec la fermeture des restaurants, les buvettes, le secteur du tourisme, les attroupement aux marchés, etc; les conséquences sont négatives. Il y aura baisse de l'offre et de la demande car les gens sont empêchés de consommer. Tous ces gens qui vivent grâce à la Bralima ou à la Brasimba, ils vont tomber. Il y aura aussi baisse des importations car la RDC dépend plus des pays étrangers en produits de consommation. À court terme il y aura perte d'emploi, perte de revenu, perte du pouvoir d'achat, baisse de la consommation et diminution des recettes de l'État", a-t-il expliqué.
Et de poursuivre " demander à quelqu'un qui vit au taux du jour de ne pas travailler, c'est dangereux. Les congolais n'ont pas des moyens pour faire la provision en nourriture dans leurs ménages et ceux qui ont peu de moyens risquent de se retrouver face à la pénurie des biens. Les congolais risquent alors de mourir plus de la faim que de coronavirus".
Le professeur Augustin Mutabazi invite le gouvernement congolais à revoir son budget pour lutter rapidement contre cette pandémie et solliciter de l'aide aux partenaires étrangers.
Il démontre que les Congolais n'ont pas même les moyens d'acheter les masques.
" on sait qu'on a pas les moyens. Il faut demander de l'aide si non les congolais vont disparaître. Un masque coûte en moyenne 1$, et il en faut au moins 3 masques par jour et par personne. Pour une ville comme Kinshasa avec plus de 10 millions d'habitants, ce qui fait au moins 30 millions de masques par jour, la RDC n'a pas ces moyens", a-t-il martelé.
Déogratias Cubaka, à Bukavu