Un docteur - investigateur de l'Institut National de Recherche Biomédicale (INRB) affecté à la lutte contre le Covid-19 dénonce un manque des moyens et de coordination dans l'action gouvernementale.
Joint lundi par 7SUR7.CD, il a fait savoir que les équipes engagées dans la riposte ne disposent pas des matériels appropriés suffisants: notamment les véhicules, les masques, les gants etc., pour mener à bien leur travail.
_"Maintenant, on se retrouve avec plusieurs personnes, il y a beaucoup d'investigateurs qui sont là, qui doivent aller vers les alertes mais ils n'ont que 4 véhicules (Jeep 4×4, Ndlr). J'ai vu un collègue qui m'a dit qu'ils sont à 12 pour un seul véhicule",_ indique-t-il sous anonymat, avant d'ajouter qu' «Ils se retrouvent dans cette situation-là. Il y a certains qui rentrent, qui n'ont pas investigué parce qu'ils n'ont pas des masques ni de gel hydroalcoolique. C'est ça le problème, il n'y a pas de coordination. On est 8, 9, plus de 10 millions à Kinshasa, s'il y a plusieurs alertes, ils auront du mal d'aller répondre».
En outre, ce médecin dénonce le fait que les numéros d'appel gratuit ne fonctionnent pas. D'après lui, ils pouvaient permettre à la population d'alerter sur les cas suspects. Il renseigne que tous les numéros verts mis à la disposition de la population par l'hôtel de ville de Kinshasa "ne passent pas".
_"Dan une riposte, on met un numéro vert, on peut demander à chaque société de télécommunications de nous donner même 2 numéros verts afin que la population commence à appeler. 109, 110 ? ça ne passe pas. Essaie d'appeler, tu verras que ça ne va pas passer",_ souligne-t-il.
Quid de l'identité des cas testés positifs au Covid-19 ?
Depuis la déclaration de la pandémie en RDC, le ministère de la santé ne partage pas les informations sur les cas testés positifs au virus. Ce qui n'est pas bon, selon ce docteur de l'INRB.
Pour lui, donner des détails sur les malades confirmés permettra aux cas de contact de se manifester eux-mêmes.
Par ailleurs, il prévient que si l'on continuait sur cette lancée, le pays comptera beaucoup de cas dans les prochains jours. D'où, son appel aux autorités nationales à intervenir maintenant avant qu' _"il ne soit trop tard"_
_"Avant qu'il ne soit trop tard, il faut qu'on puisse intervenir. Ils devaient anticiper pour que nous puissions nous préparer à une éventuelle pandémie. J'apprends que c'est maintenant qu'on en train de concocter des histoires pour faire face, alors que c'est tard. Ils peuvent faire peut-être un effort pour se rattraper. Mais déjà, tu verras que mardi, mercredi, on aura plus de cas"_, conclut-il.
La RDC a un système de santé faible. Les gouvernants sont appelés à multiplier des efforts pour éviter que le pays ne sombre dans le scénario de l'Italie ou de la Chine. De nouvelles mesures pour protéger la population contre le coronavirus sont attendues demain mardi, annonce la présidence de la République.
P. M.