Environ 200 ménages vivant sur l'avenue Sagara, au quartier Kindia, commune de Nyakasanza en ville de Bunia, affirment être menacés de déguerpissement forcé par la justice.
A la base de cette situation, un conflit foncier opposant ces habitants, déclarant être des autochtones, à l'église Fepaco Nzambe Malamu (une église de réveil implantée en ville de Bunia), qui réclame la possession de plus de 9 hectares de terre sur lesquels cette population a bâti ses maisons, ceci après un jugement prononcé en sa faveur par la justice.
Dans une déclaration faite à la presse ce jeudi 26 mars 2020, ces habitants indiquent avoir déjà reçu plusieurs mandats de comparution quant à ce, et ces derniers temps, ce sont des policiers qui effectuent des descentes dans leur milieu pour les prévenir de l'exécution du jugement rendu en faveur de ladite église il y a quelques mois, la reconnaissant comme propriétaire du terrain.
"Nous sommes les autochtones du milieu. Nous sommes nés ici et avons grandi ici. Nous avons même toutes les fiches parcellaires. C'est en 1990 que Nzambe Malamu avait sollicité un lopin de terre chez nous sous un contrat. Malheureusement, cette église n'a jamais respecté les clauses de ce contrat. Voilà pourquoi nous étions restés sur nos terres. Je ne vois pas comment on peut nous faire sortir de chez nous", s'est exclamé Roger Rengabo, le porteparole de cette population sous menace de déguerpissement.
Ainsi, ils sollicitent l'implication des autorités de la province de l'Ituri pour une solution favorable.
Il sied de noter que cette menace de déguerpissement a débuté à l'année 2011, où un jugement a été rendu en faveur de l'église Fepaco Nzambe malamu. Cependant, ce jugement n'a pas été exécuté suite à un soulèvement de ces habitants qui avaient tabassé des éléments de la police envoyés pour les déguerpir. Et le dossier a rebondi depuis quelques semaines.
Toutes les sollicitations de 7SUR7.CD pour avoir la réaction de la justice et celle de l'église incriminée, n'ont pas abouti.
Séraphin Banangana depuis Bunia