RDC-Entérinement de Malonda : "Les confessions religieuses n'ont désigné aucun délégué à la CENI", écrivent F. Ambongo et A. Bokundoa à F. Tshisekedi

Samedi 4 juillet 2020 - 11:28
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7sur7

Le présidium de la plate-forme des confessions religieuses demande au chef de l'État de rejeter "la proposition controversée de nomination de Ronsard Malonda comme président de la CENI entérinée par l'Assemblée nationale". 

Dans une correspondance lui adressée et consultée ce samedi 4 juillet 2020 par 7SUR7.CD, le cardinal Fridolin Ambongo et le révérend André Bokundoa ont démenti de manière catégorique un tel choix qui heurte fondamentalement la moralité d'une haute et prestigieuse institution comme la chambre basse du parlement. 

"En effet, à la réunion sus-évoquée, il n'a été procédé à la désignation d'aucun délégué des confessions religieuses à la CENI ni, à plus forte raison, à l'élection de son président...Il est par conséquent, déconcertant que la présidente de l'Assemblée nationale ait travesti la vérité et fait entériner frauduleusement par la plénière une quelconque désignation du président de la CENI par les confessions religieuses, et ce, sur base d'un faux procès-verbal d'une élection fictive dressé par certains chefs de confessions religieuses et délégués, non attitrées quant à ce", ont-ils fait savoir. 

Pour eux, les pourparlers entre les confessions religieuses devaient se poursuivre pour dégager un consensus sur une personnalité indépendante, compétente et d'une moralité irréprochable comme leur délégué à tête de la CENI.

À leur grande "stupéfaction", le président et vice-président de la plate-forme des confessions religieuses disent avoir appris l'entérinement de Ronsard Malonda comme leur délégué par l'Assemblée nationale pour présider la centrale électorale. 

Ils affirment être "indignés" de constater que la speaker de la chambre basse du parlement s'obstine à cautionner délibérément une telle forfaiture au plus haut niveau de l'État. 

Pour le peuple congolais qui réclame des élections crédibles, F. Ambongo et A. Bokundoa réaffirment la nécessité de procéder par des réformes de la CENI avant toute désignation des membres pour améliorer son fonctionnement, accroître son indépendance et son impartialité et ne pas tomber dans les erreurs du passé. 

D'où, ils invitent le président Tshisekedi à convoquer les composantes socio-politiques concernées au dialogue constructif en vue de réformer la centrale électorale et d'y désigner les personnalités qui répondent aux critères légaux. 

Les deux hommes de Dieu insistent que la désignation des membres de la CENI et de son président ne peut être transformée en un lieu de conquête ni de conservation du pouvoir. "Bien au contraire, elle offre une occasion de consolider l'unité nationale et notre jeune démocratie", ont-ils déclaré. 

Plusieurs voix se sont levées au sein de la classe socio-politique pour fustiger le choix de R. Malonda de succéder à Corneille Naanga. Le parti présidentiel, l'UDPS, a même projeté une marche de protestation le 9 juillet contre cette désignation. 

Merveil Molo