Nord-Kivu : Des ex-rebelles menacent de reprendre les armes faute de prise en charge 6 mois après leur reddition

Lundi 6 juillet 2020 - 17:28
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Les généraux autoproclamés Kakule Masivi Jeteme et Bilikoliko Mingenya Gassero, respectivement leader du groupe armé AFRC et UPDC qui se sont déjà rendus auprès des Force Armées de la RDC avec plus d'un millier de combattants et des centaines d'armes et munitions de guerre, appellent le chef de l'État congolais Félix Tshisekedi « à les prendre en charge faute de quoi, ils menacent de renouer avec leurs activités rebelles en brousse ».

Ils l'ont exprimé dans une déclaration faite à la presse le dimanche 05 juillet 2020 à Goma et dont 7SUR7.CD s'est procuré une copie ce lundi. Ces seigneurs de guerre ont longtemps opéré dans plusieurs villages des territoires de Masisi et Rutshuru au Nord-Kivu.

« Ça fait pratiquement 6 mois que nous avons répondu à l'appel du président de la République de déposer les armes et nous rendre aux FARDC... Depuis notre arrivée dans le site de cantonnement de Mubambiro, il y a une sorte de méfiance observée chez les autorités. Et pourtant les sensibilisateurs nous avaient dit qu'il y aura une prise en charge du gouvernement ! », s'étonnent ces deux seigneurs de guerre.

Ils rappellent au chef de l'État Félix Tshisekedi qu'il a toujours souhaité la pacification de l'Est du pays dans tous ses discours, mais ils se disent « navrés de constater qu'il n'y ait aucun signe qui prouve cette volonté ».

« Ça fait 6 mois que nous sommes là sans assistance sérieuse ni un programme d'évacuation, non plus de démobilisation. Il s'avère que tout ceci est bien planifié pour nous amener à retourner dans nos milieux respectifs afin de renouer avec nos anciennes activités que vous qualifiez de belliqueuses », préviennent-ils.

Depuis son accession au pouvoir en janvier 2019, le président Félix Tshisekedi a toujours tendu la main aux groupes rebelles actifs dans le pays, afin que ceux-ci se joignent aux efforts de pacification de l'État. Au Nord-Kivu, l'on a observé la reddition des milliers de rebelles mais certains d'entre eux sont retournés en brousse faute de prise en charge dans les sites de cantonnement.

Glody Murhabazi, à Goma