RDC - Enquête sur Dan Gertler : Afriland First Bank dénonce un "agenda caché" derrière le rapport de Global Witness et PPLAAF 

Mercredi 8 juillet 2020 - 17:59
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L'avocat d'Afriland First Bank a, lors d'une conférence de presse animée ce mercredi 8 juillet 2020 à Kinshasa, dénoncé un "agenda caché" derrière le rapport de l'enquête sur les affaires de Dan Gertler en RDC publié jeudi 2 juillet dernier par l'ONG Global Witness et la Plateforme de Protection des Lanceurs d'Alerte en Afrique (PPLAAF). 

À en croire maître Éric Moutet, cela se justifie par le fait que ces deux organisations ont publié leur rapport sans preuves et dans "l'intention de nuire".

"Ces ONG reconnaissent elles-mêmes qu'elles n'ont aucune preuve de ce qu'elles vont raconter. A partir de là, leur objectif n'est pas d'informer puisque l'objectif du journaliste dans l'information, c'est la recherche de la vérité et la vérité, elle s'exprime à travers des documents. Si vous n'avez pas des preuves, ce que vous ne recherchez pas la vérité. Si vous ne recherchez pas la vérité et que vous diffamez quelqu'un, c'est bien qu'il y a une intention non exprimée dans le travail que vous effectuez. Raison pour laquelle nous considérons qu'il y a forcément quelqu'un, quelque chose ou des objectifs qui n'apparaissent pas dans cette action, il y a un agenda effectivement caché", a-t-il déclaré. 

Et de poursuivre : "Pourquoi il y a un agenda caché ? Parce qu'il y a forcément un calendrier dans ce travail-là dans la mesure où depuis plusieurs mois, nous proposons un audit contradictoire dans cette affaire, si on décide d'évacuer cette proposition, on décide qu'on va publier malgré tout, ce que le moment choisi en réalité pour la publication prouve qu'il y a donc, je ne sais pas s'il y a une main noire, mais il y a en tout cas un dessein qui est noir dans ce calendrier". 

Me Éric Moutet a affirmé qu'Afriland ne se reproche de rien dans cette affaire relative aux prétendues malversations financières de l'homme d'affaires israélien en RDC relevées dans le rapport de Global Witness et PPLAAF.

Il a, en revanche, démenti les accusations de blanchiment des capitaux et dénoncé une "pratique frauduleuse" dans la manière dont les données de la banque ont été récupérées et "tronquées" par ces deux organisations. 

"La banque ne se reproche de rien parce qu'il y a rien qui puisse lui être reproché. Quand vous dites à quelqu'un vous avez blanchi, vous avez aidé en dissimulation des capitaux, montrez-moi les éléments des opérations. Je n'ai rien de ces softs dans le dossier. La seule chose que j'aie, ce sont des fichiers tronqués. J'ai la preuve qu'ils ont été tronqués parce que les dates, les personnes qui sont sensées avoir effectué ces dépôts en cash ou en dollars auprès de la banque n'ont pas pu être dans votre pays au moment où ces associations disent qu'elles l'ont été", a-t-il souligné. 

Par la même occasion, cet avocat a annoncé qu'Afriland va initier une action judiciaire en RDC à charge de ses deux anciens agents qui ont dérobé les fichiers de la banque pour les transmettre à Global Witness et PPLAAF. 

Me Éric Moutet a aussi fustigé l'appel de ces deux organisations lancées aux autorités congolaises d'ouvrir une enquête sur les prétendues malversations financières de Dan Gertler qui est sous sanctions américaines depuis 2017. 

Il sied de rappeler que Global Witness et PPLAAF ont, dans leur rapport, dénoncé la manière dont Dan Gertler aurait contourné les sanctions américaines durant plusieurs années en construisant un réseau des sociétés avec la présumée complicité d'Afriland  pour continuer à travailler en dollars au Congo-Kinshasa, malgré les restrictions lui imposées. 

Bien avant la publication de ce rapport, Afriland First Bank a saisi la justice française en date du 1er juillet 2020 contre ces organisations pour "rétablir la vérité". Elle les accuse, notamment de "chantage, corruption et de diffamation". 

Prince Mayiro