Nord-Kivu : Des habitants de Nzulo revendiquent plus de 1.000 hectares de champs "spoliés par l'État"

Dimanche 30 août 2020 - 17:21
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Des habitants et paysans du village Nzulo situé près de Sake dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu dénoncent la « spoliation par l'État congolais », de 1.110 hectares de leurs champs et parcelles pour annexer au Parc National des Virunga en complicité avec l'Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN).

7SUR7.CD est descendu sur place le samedi 29 août 2020, et les habitants interrogés affirment que sur un total de 1.282 hectares, seuls 172 hectares appartiennent à l'ICCN pour l'extension du Parc et 1.110 autres à la population conformément à un accord signé en 1948 entre les riverains et l'État congolais, soit la colonie à l'époque.

« Nzulo n'est pas dans le parc, c'est une entité décentralisée et qui a ses limites légales. Il existe un acte d'engagement signé entre nos grands-parents et l'État congolais. Ils s'étaient convenus qu'il y aura 172 hectares qui seront annexés au parc en échange d'une indemnité. Mais jusque-là l'État n'a jamais indemnisé la population. Alors nous sommes allés en justice, et le tribunal a donné raison à la population et a affirmé réellement que l'État possède 172 hectares seulement, mais nous ne comprenons pas comment l'État veut prendre aussi nos 1.110 hectares », a déclaré Jean-Baptiste Maliro, chef dudit village.

En revanche, dans un communiqué daté du 18 août dernier, l'ICCN dénonce la vente illégale des parcelles au sein du Parc National des Virunga au niveau du quartier Mugunga en ville de Goma et à Mubambiro, Shove ainsi qu’à Nzulo dans le groupement Kamuronza en territoire de Masisi.

« Les auteurs de ces forfaits affirment faussement que la justice congolaise leur a cédé des portions des terres dans le parc alors que la loi en vigueur interdit toutes ces pratiques. L’ICCN rappelle que le Parc National des Virunga reste une aire protégée dont l'intégrité est sauvegardée au titre de la loi n°014/03 du 11 février 2014 relative à la conservation de la nature », avait souligné le communiqué.

Glody Murhabazi, à Goma