A la prison centrale de Bunia (Ituri), la psychose créée par l'entrée des miliciens CODECO dans la ville depuis le matin de ce vendredi 4 septembre 2020 ne baisse pas encore.
Munis d'armes blanches et à feu, banderoles blancs pour les uns ou rouges pour les autres, ces combattants qui se sont rendus à la maison carcérale de la ville réclament la libération de leurs camarades arrêtés par les services de sécurité, à en croire plusieurs sources.
La police et l'armée y ont vite été déployées pour parer à toute éventualité et les 2 camps se regardent en chiens de faillance.
Même s'ils sont encore jusque-là pacifiques, ils paraissent cependant menaçants comme s'ils attendaient un mot d'ordre.
Les autorités de la ville disent avoir déjà déclenché des négociations avec eux, espérant obtenir le vrai mobile de leur présence dans la ville de Bunia.
Toutefois, la peur gagne davantage la population aux abords de la prison. Celle-ci redoute un affrontement entre l'armée et les rebelles si les pourparlers annoncés par les autorités n'aboutissent pas.
Pendant ce temps, le nombre d'assaillants continue d'augmenter, des sources indépendantes parlent de près de 4 vagues composées d'hommes armées venant de différents coins.
L'armée rassure, son porte-parole indique d'ailleurs que la situation est sous contrôle des forces loyalistes. Le maire appelle également les civils au calme et à ne pas céder à la panique.
"Ils ont dit qu'ils sont venus déposer leurs armes au secteur opérationnel de Tsere. Curieusement, ils ont rebroussé chemin pour aller à la prison centrale de Bunia. Nous sommes en pourparlers avec eux. Que la population garde son calme, parce que jusque-là, ils n'ont pas encore montré un quelconque signé d'agressivité", rassure le maire Ferdinand Fimbo.
Isaac Kisatiro