Nord-Kivu : Les députés rejettent un édit portant protection spéciale de la femme enceinte et du nouveau-né

Mardi 27 octobre 2020 - 19:50
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Photo 7SUR7.CD

Dans la séance plénière tenue le lundi 26 octobre 2020 en ville de Goma, les députés provinciaux du Nord-Kivu, ont rejeté un édit portant protection spéciale de la femme enceinte et du nouveau-né, initié par Jean-Paul Lumbulumbu, élu du territoire de Lubero.

L'initiateur estime que c'est pour des raisons qui ne sont pas constitutionnelles que ses collègues se sont décidés de bloquer cet édit qui avait pour objectif primordial d'améliorer les conditions d'accouchement des femmes dans les milieux ruraux dépourvus d'hôpitaux.

Cependant, Jean-Paul Lumbulumbu, qui est également vice-président de cet organe délibérant, se plie à la décision de la plénière, mais promet de poursuivre son combat dans d'autres institutions pour que les femmes enceintes et les nouveau-nés bénéficient d'une protection spéciale.

« L'édit avait pour objectif notamment de garantir à toutes les femmes de la province du Nord-Kivu une maternité sécurisée, une maternité gratuite ; l'édit devrait permettre la construction des maternités modernes de type 3 (...) Moi en tant que député provincial, j'ai fait mon devoir, celui d'initier un édit, de le déposer et de le soumettre à l'appréciation des collègues députés. Ils l'ont rejeté pour des raisons qui sont les leurs, je m'incline devant la décision de la plénière mais le fait de rejeter l'édit ne signifie pas que le besoin n'existe pas, le besoin continue à exister pour nos mamans qui sont dans les milieux ruraux », a-t-il déclaré à la presse.

En colère après le rejet de cet édit, environ 20 organisations féminines ont publié une déclaration ce mardi 27 octobre dans laquelle elles dénoncent « des raisons complaisantes avancées par les élus pour rejeter cet édit et qui démontrent clairement que les questions d'intérêts communautaires ne sont pas au centre de leurs préoccupations ».

Ces femmes demandent aux élus provinciaux du Nord-Kivu de mettre de côté leurs divergences politiques qui fragilisent leurs actions d'intérêt public. Elles promettent de réintroduire cet édit et d'exiger son examen en commission par les députés.

Glody Murhabazi, à Goma