Kinshasa : La gestion des déchets, un véritable casse-tête pour l'administration

Jeudi 4 février 2021 - 16:37
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La gestion des déchets en général et des déchets non biodégradables à Kinshasa en particulier, a toujours constitué un casse-tête pour différentes administrations de la capitale congolaise.

C'est pour palier à cette difficulté que le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, Gentiny Ngobila, a rendu public une note circulaire, le 28 janvier dernier, réactivant dans sa juridiction le décret du 30 décembre 2017 de l'ancien premier ministre, Bruno Tshibala, qui interdit la production, l’importation, la commercialisation et l’utilisation des sacs, sachets et autres emballages en plastique sur toute l'étendue du territoire national.

Quid des autres mesures prises auparavant pour gérer les déchets à Kinshasa ?

Au vu de la situation sur terrain, la gestion des déchets dans la ville-province de Kinshasa révèle un problème structurel chez les gouvernants et mental chez les gouvernés. Raison qui pousse la rédaction de 7SUR7.CD à revenir antichronologiquement sur différentes décisions qui ont été prises ces deux dernières décennies par différents gouverneurs qui se sont succédés à l'hôtel de ville de Kinshasa afin d'endiguer l'insalubrité dans la mégapole kinoise, mais qui se sont toutes avérées infructueuses.

5 mois après son élection comme gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila initie l'opération "Kin-bopeto", une opération qui était d'ailleurs au cœur de sa campagne électorale.

Le go sera donné le 19 octobre 2019 depuis la commune de Bandalungwa par le chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le budget de ce vaste projet d'assainissement de la ville sera chiffré à plus de 430 millions de dollars américains. Ngobila annonça même la signature avec 3 sociétés qui allaient s'occuper de la collecte des déchets et leur recyclage afin de produire avec des engrais, des pavages et du gaz methane. Le 28 février 2020, le gouverneur de Kinshasa va publier un communiqué interdisant l'usage et la détention des emballages plastiques non biodégradables, avec comme amende de 10.000 à 50.000 Francs Congolais contre les récidivistes. Le 1er août 2020, il va lancer l'opération "Sokola Kintambo", qui veut dire nettoyer Kintambo. Après observation de la situation sur terrain, la situation demeure alarmante.

En mars 2007, André Kimbuta Yango devient gouverneur de la ville de Kinshasa. Au mois d'avril de la même année, il lança l'opération "Kin propre". Et en 2010, dans la foulée des préparatifs du 50e anniversaire de l'indépendance de la RDC, il lança une fois de plus  l'opération "Kinshasa ville propre". Quelques travaux à impact visible furent effectués, comme par exemple le curage de la rivière Kalamu, certains marchés pirates furent évacués et des tas d'immondices avaient également été évacués dans différentes communes.

Ces deux opérations de l'ancien gouverneur Kimbuta avaient reçu l'appui de l'union européenne, qui initia le "programme d'assainissement urbain de Kinshasa", (PARAU-PAUK). À l'expiration de ce programme en 2015, tout Kinshasa, excepté aucun quartier, sera envahi par des montagnes de déchets, avec comme conséquence corolaire des odeurs nauséabondes dans toute la ville, et qui sont souvent à la base des maladies tels que la fièvre typhoïde et le paludisme. Le gouvernement central et l'hôtel de ville de Kinshasa se rejetèrent même les responsabilités.

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De 2005 à 2006, le locataire de l'hôtel de ville de Kinshasa était Kimbembe Mazunga. Il initia à son époque l'opération "Salubrité publique". Pour concrétiser ce projet,  avec l'assistance de quelques sociétés commerciales de la place, comme par exemple Cowbell, il lança l'opération "Lokota ba sachets" au niveau des écoles primaires et secondaires de la ville. Comme les autres projets, "Salubrité publique" sera sérieusement buté à un problème des moyens financiers. 

Entre mai 2004 et novembre 2005, la ville de Kinshasa était dirigée par Jean Kimbunda. Il nomma son opération de salubrité publique "Coup de poing", qui permetta à la ville de Kinshasa de se débarrasser de quelques kiosques et garages de fortune montés le long des artères principales sans respect des normes urbanistiques. Cette opération qui s'était limitée sur quelques artères et marchés kinois fut fortement critiquée par les ONG des droits de l'homme à cause de la brutalité des agents de l'ordre qui étaient commis à son exécution. 

Avant "Coup de poing", il y avait aussi l'opération " Kin-la-belle", lancée par Théophile Mbemba, qui fut gouverneur de la ville de Kinshasa entre 1997 et 2001.

Malgré ces multiples opérations, toujours pompeusement lancées par leurs initiateurs, la ville de Kinshasa n'a cessé de s'engloutir dans les déchets. La cause de ce déficit est certainement l'absence d'une politique environnementale cohérente qui est censée précéder et accompagner ces opérations.

Seuls les noms ou slogans d'opérations changent, leurs initiateurs et les époques. Mais les résultats demeurent toujours les mêmes : plusieurs avenues et carrefours de la capitale demeurent pavées des déchets en matières plastiques et des rivières entières englouties par des déchets de tout genre. On trouve même dans certains coins de la ville des déchets infectieux jetés à l'air libre par des services techniques médicaux,  comme par exemple des seringues, condomns et trousses de transfusion en poches de sang usagés.

Bienfait Luganywa

 

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