Haut-Katanga : Les mouvements citoyens appellent à l'implication du gouvernement central pour lutter contre l'insécurité

Samedi 20 février 2021 - 08:50
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Pour lutter contre l'insécurité dans le Haut-Katanga, le gouvernement provincial prend en charge depuis plusieurs mois déjà, la gestion de la police et même de l'armée alors que celles-ci relèvent essentiellement du ministère de l'Intérieur et celui de la Défense, nous renseignent les mouvements citoyens du Haut-Katanga.

Ces activistes en veulent pour preuve la dotation par Jacques Kyabula, gouverneur de cette province, d'une cinquantaine de véhicules et une centaine de motos aux policiers et militaires, ajouter à cela un versement régulier en carburant, le tout sans l'aide du gouvernement central.

Du côté du gouvernorat, on estime qu'une intervention de Kinshasa pour alléger ce poids est plus qu'indispensable.

"La prise en charge de la police sur terrain nous aidera à affecter nos dotations aux projets porteurs de croissance, la création d'emplois, la réhabilitation des routes sinon la population risque de ne rien voir de nos réalisations", nous confie un proche du gouverneur Kyabula.

Quant aux sources de l'insécurité surtout dans la ville de Lubumbashi, elles sont toutes aussi diverses et diversifiées.

"Après le boom minier, la province est frappée depuis 2015 par une crise qui a mis beaucoup de personnes au chômage. Les mines étant fermées, beaucoup se sont retrouvés à Lubumbashi sans emplois, difficile de gérer tout ce monde d'autant plus qu'il n'y a pas assez de carrés miniers. D'où, la recrudesence de la criminalité", explique le coordonnateur des mouvements citoyens haut-katangais.

Les Kamwina Sapu venus en nombre de l'espace Kasaï, le manque de formation, l'auto affectation des policiers qui, du reste, ne sont pas repris sur les listings de paie, sont d'autres causes de l'insécurité dans la ville cuprifère, renchérit Jean-Luc Kapend.

S'agissant du phénomène Bakataka katanga, il est essentiellement issu des frustrations politiques avec pour objectif de faire chanter l'actuel pouvoir de Kinshasa, les institutions, et que de toutes les façons, la question va bien au-delà de la compétence du gouverneur, affirme BoBo Konzi. 

Cet activiste du mouvement citoyen, ‘’le Congo d'abord’’, reconnaît qu'il y a une politisation de ce phénomène en vue de saboter l'action du gouvernement provincial et du président de la République dans le Haut-Katanga.

Elysée Odia