Les notables du Sankuru ont échangé mardi 16 mars 2021 avec le ministre de l'Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST) Willy Bakonga sur l'enseignement en langues nationales.
La distribution des manuels scolaires en langue lingala pour les classes de 1ère, 2è et 3è primaire dans cette province avait suscité beaucoup de protestations notamment chez les élus. D’après ces notables, la distribution des manuels en lingala prêtait à une démarche qui viserait à mette fin à l’enseignement de l’Otetela et en Kitetela dans l’enseignement élémentaire.
Ainsi, Léonard She Okitundi, Lambert Mende Omalanga et les autres leaders de la province ont décidé de rencontrer le ministre de l’EPST pour obtenir les explications, les clarifications et les assurances à ce sujet.
Ils ont démontré au ministre le "caractère exceptionnel" de cette langue, unique pour 90 % de la population et à travers laquelle depuis plusieurs années les cours au niveau élémentaire se dispensent dans cette partie du pays.
Après les discussions, il a été retenu que la langue Tetela garde son statut d’une exception séculaire dans l’enseignement. Les notables du Sankuru ont obtenu l’accord du Gouvernement pour la production des manuels scolaires ou support pédagogique en Tetela.
"Il n’a jamais été question pour le gouvernement et le ministre de l’EPST en particulier de supprimer la langue Tetela au niveau élémentaire (...). De notre côté, il n’a jamais été question au Sankuru de refuser et de s’opposer à l’enseignement de langues nationales qui sont constitutionnelles. Il n’a jamais été question aussi d’enfermer les jeunes congolais dans un ghetto linguistique ou culturel", a dit le chef de la délégation.
D’après le service de communication del’EPST, il faudra mener des nouvelles études linguistiques sur terrain pour ensuite commencer d’intenses travaux de codification afin de pouvoir produire de support pédagogique en Tetela.
Pour rappel, la réforme qui vise l’amélioration de l’enseignement en langues nationales prévoit que 4 langues à savoir : lingala, kiswahili, Ciluba et Kikongo.
La politique d'utilisation des langues nationales (baptisée Stratégie nationale d'utilisation des langues nationales), prévoit également qu'une des langues nationales sera la langue d'enseignement, en plus d'être une matière autonome.
La politique stipule qu'aucune langue ne sera imposée à l’échelle nationale, mais plutôt que chacune des 4 langues nationales sera utilisée dans la zone géographique où elle est le plus couramment parlée.
Ange MaKadi Ngoy