RDC: le Covid et les mesures barrières ont réduit l’accès aux soins de santé essentiels (études école de Santé de Kinshasa)

Samedi 3 juillet 2021 - 11:10
Image
7SUR7

Dans le cadre du projet d'évaluation de la riposte contre la Covid-19 en Afrique centrale, notamment en RDC, en Ouganda, au Nigeria et au Sénégal, l'Ecole de santé publique de l'Université de Kinshasa a présenté, ce 2 juillet 2021, les résultats des études qualitatives qu'elle a menées.

C'est le professeur Mapatano Mala Ali qui a présenté les résultats de la première étude sur la riposte et la surveillance de la pandémie de Covid-19 en Afrique. Il a affirmé que le système de dépistage mis en place en RDC a inspiré plusieurs pays africains.

La particularité de ce système de surveillance est qu'il est digitalisé, car utilisant les smartphones, et basé sur une approche multisectorielle. Il s'appuie sur les structures existantes et implique les relais communautaires.

L'étude note cependant un problème de communication entre le niveau national et infranational, le rôle négatif joué par les réseaux sociaux, la lenteur dans la transmission des échantillons, faute des laboratoires compétents à l'intérieur des pays et l'incapacité des Etats à produire des tests rapides à l'exception du Sénégal.

Le professeur Mapatano a par ailleurs décrié le fait que ce système de dépistage qu'utilise actuellement la RDC ne permet pas de détecter tous les cas, de maîtriser  l'ampleur de la maladie au pays, car fondé sur la technique de dépistage par groupe à risque.

Il recommande ainsi le dépistage de masse à Kinshasa, comme dans les provinces de la RDC, afin d'avoir une vue on peu plus large de l'existence de la Covid-19 en RDC.

Cordonnateur de ce projet au ministère de la Santé, docteur Patrick Mvumbi  a présenté l'étude sur l'impact de la Covid-19, ainsi que des mesures barrières mises en œuvre, sur la continuité des services de santé essentiels notamment  la vaccination des enfants et la prise en charge des maladies infectieuses, malaria et fièvre typhoïde notamment.

" De manière générale, la Covid-19 et les mesures barrières prises ont perturbé les services de santé essentiels. Elles ont réduit l'accèssibilité aux soins de santé essentiels de manière générale. Toute cette peur et cette restriction de mobilité a fait que les gens se sont dits, si je vais à l'hôpital, on va me détecter la Covid-19 et me retenir là-bas ", a déclaré le Dr Mvumbi.

Ce médecin recommande la sensibilisation de la population à ne pas négliger les services de santé essentiels,  la fourniture des équipements de protection individuelle aux prestataires de santé et l'approvisionnement régulier de leurs établissements en médicaments, vaccins et antipaludiques.

Cet atelier de restitution a été ouvert par le secrétaire général à la Santé, Dr Yuma Ramazani Sylvain. Son intervention a été précédée par celle du directeur de l'Ecole de Santé publique, le professeur Desiré Mashinda qui a recommandé  la création d'une structure au niveau national qui gèrerait toutes les épidémies et toutes les catastrophes. 

"L'objectif en présentant les résultats de ces études est noble. Le système de santé a besoin des données pour peaufiner les stratégies et politiques de lutte contre la Covid-19. En ce moment ci, le secrétariat technique à la Riposte, avec le professeur Muyembe, est entrain d' élaborer le nouveau Plan stratégique de la riposte. Donc ces données leur seront communiquées avec tous les bailleurs et les partenaires qui interviennent dans le secteur de la santé en RDC", a conclu ce professeur.

Orly-Darel Ngiambukulu