Etats généraux de lutte contre la corruption : Les participants appellent la Justice à traiter les dossiers de corruption avec sévérité et impartialité

Dimanche 24 octobre 2021 - 11:46
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Les participants aux États généraux de la lutte contre la corruption tenus du mardi 19 au samedi 23 octobre 2021, répartis en 3 commissions pendant 5 jours de travail ont formulé 164 recommandations adressées au chef de l'Etat, au parlement, au gouvernement et aux structures de lutte contre la corruption en vue d'éradiquer ce fléau de la société congolaise.

Au nombre de ces recommandations, les participants ont  demandé au chef de l'Etat Felix Tshisekedi de recevoir le serment des membres de la cour de compte nommés en 2018, au parlement d'actualiser le cadre légal anti-corruption pour le conformer aux instruments juridiques régionaux et internationaux auxquels la RDC a adhéré, d'accélérer l'adoption et la proposition de loi portant modification du code pénal, de la loi électorale et la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques notamment en ce qui concerne l'interdiction d'octroyer des cadeaux lors des campagnes électorales.

Au gouvernement, les participants ont demandé de créer un registre contenant les informations relatives aux personnes physiques, actionnaires dans les sociétés et les propriétaires réels des titres miniers, forestiers, et d'hydrocarbures et autres personnes productives, à la ministre de la justice de mettre en place un comité de suivi de la mise en oeuvre des recommandations des Etats généraux sur la corruption, et au pouvoir judiciaire de traiter les dossiers de corruption avec sévérité et impartialité.

Le vice-premier ministre de la fonction publique Jean-Pierre Lihau délégué par le chef de l'Etat à la clôture de ces assises, a invité les magistrats à traiter les dossiers de corruption en toute impartialité, leur garantissent des moyens qui seront mis à leur disposition pour renforcer l'action des chambres disciplinaires.

"Puissiez-vous noter que les attentes de la population sont grandes à votre égard et beaucoup d'efforts restent encore à faire. Au-delà des délinquants ordinaires, il vous faut également sanctionner ceux de vos collègues indélicats dans le respect des normes et procédures légales établies et réglementaires. Pour ce faire, des moyens conséquents seront mis à la disposition du Conseil Supérieur de la Magistrature afin de renforcer l'action des chambres disciplinaires", a-t-il affirmé.

La  ministre d'Etat en charge de la Justice Rose Mutombo Kiesse, prenant la parole, a insisté sur la mise en application des recommandations par tous.

"Cette fois-ci, il nous faut traduire en acte les différentes recommandations de ces Etats généraux. La  prévention autant que la répression, tel est mon vœu, ne doivent plus demeurer de simples vues d'esprit. Les séminaires de vulgarisation, les activités de sensibilisation comme nous savons bien le faire, tout en étant nécessaire dans le cadre de la prévention, ne doivent pas constituer le seul outil indispensable pour repousser la corruption dans notre société. Je tiens à rappeler que tous les mandataires publics, quels que soient leurs rang et fonctions, sont concernés par la lutte à mener contre la corruption. Vous devez vous débarrasser du clientélisme, du népotisme, du favoritisme, bref de toute sorte d'antivaleurs", a-t-elle fait remarquer.

Notons que les états généraux de la lutte contre la corruption étaient organisés dans le cadre du projet "d'Appui à la lutte  contre la corruption en RDC", appuyé techniquement et financièrement par le PNUD et le Royaume de  Suède. 

Ces travaux visaient en amont, de faire un diagnostic général sur l'état des lieux de la lutte contre la corruption en RDC, de créer une synergie sur les actions prioritaires et les réformes à entreprendre pour aboutir à une diminution sensible et durable de la corruption en RDC.

Christel Insiwe