ODEP à Tshisekedi : "Produisez un bilan visible et valable avant de penser aux prochaines éléctions"

Lundi 25 octobre 2021 - 19:57
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Dans un communiqué rendu public ce lundi 25 octobre 2021, l'Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dénonce pour la énième fois les dépassements budgétaires, "devenus une culture de gestion" au sein de la Présidence de la République. 

Cette ONG spécialisée dans le contrôle citoyen appelle le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, à produire d'abord un bilan visible et valable avant de penser aux prochaines élections.

Ce communiqué de l'ODEP fait suite à la récente sortie médiatique de l'inspecteur général des Finances, Jules Alingete. Cette ONG pense que ce dernier se comporte plutôt en propagandiste, en militant d'un parti politique, plutôt qu'en véritable contrôleur des finances publiques.

Pour ODEP, Jules Alingete ne dépend non pas de la Présidence de la République, mais plutôt de la personne du président de la République. En témoignage, soutient le communiqué, la manière dont il "foule aux pieds  les dispositions constitutionnelles et légales relatives aux finances publiques". 

L'ODEP dénonce le fait que les dépassements budgétaires se soient érigés en culture de gestion au sein de la Présidence de la République qui devrait prêcher par l'exemple.

Selon cette ONG, à fin septembre 2021, la Présidence a dépensé 253,7 millions USD contre les crédits votés de 159,8 millions USD. Soit un dépassement de de 93,9 millions USD (111%).

Elle explique ce dépassement, entre autres, par le nombre pléthorique du personnel politique recruté dans le cabinet du président de la République où on est passé de 445 agents en 2019 à 1.018 agents en 2021.

"Par ailleurs, une dizaine de services publics budgétivores ont été créés pendant la même période et rattachés à la Présidence, jouant le même rôle que l'administration publique, voire même le gouvernement légalement investi par le Parlement. Ainsi, depuis le mois d'août 2021, la Présidence engage les dépenses sans disponibilité des crédits. Conséquence, toutes les recettes additionnelles sont utilisées pour le fonctionnement, surtout dans des voyages du Président. En parallèle, les investissements nagent entre 3% à 5% des dépenses publiques",  affirme le communiqué.

L'ODEP a, par ailleurs, saisi cette occasion pour dénoncer ce qu'il appelle le "silence coupable" de l'IGF sur la destination de "206 millions USD encaissés dans le cadre du RAM entre janvier et juillet 2021".

A titre de recommandation, l'ODEP demande au président Tshisekedi de mettre fin aux mauvaises pratiques de gestion et à la campagne d'apologie de la mauvaise gouvernance  menée par l'IGF pour minimiser et dédramatiser les mauvais actes de gestion.

L'ODEP demande au chef de l'État de recadrer Jules Alingete et de le sanctionner pour la propagation de la culture d'acceptabilité des actes de mauvaise gouvernance au sein de la population. 

Cette ONG demande en outre au président de la République de réduire le train de vie de la Présidence de la République dont les crédits ont augmenté de 100 millions USD dans la loi des finances 2022 et de réhabiliter de manière urgente la Cour des Comptes.

"Nous savons que le contrôle de l'IGF est un contrôle administratif. Laissez travailler avec objectivité au lieu de les instrumentaliser à des fins politiciennes", conclut le communiqué.

Orly-Darel Ngiambukulu