Kinshasa : Des médecins formés au diagnostic précoce des cancers de l'enfant 

Jeudi 28 octobre 2021 - 21:15
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L'atelier de formation de 30 médecins sur les signes précoces des cancers pédiatriques a été ouvert, ce jeudi 28 octobre 2021, aux Cliniques universitaires de Kinshasa. C'est le ministre de la Santé publique, hygiène et prévention, représenté par son conseiller Bomboko, qui a donné le go de ces assises organisées avec le soutien du Groupe Franco-Africain d'Oncologie Pédiatrique (GFAOP) et la Fondation Bristol Myers Squibb. 

Dans son discours, le représentant du docteur Jean-Jacques Mbungani a rappelé les deux axes mis en évidence dans le programme gouvernemental en ce qui concerne le secteur de la Santé, à savoir : la couverture sanitaire universelle et la lutte contre les maladies et les épidémies à travers, notamment la prévention. 

À l'en croire, le ministère de la Santé met maintenant un accent particulier sur la prévention des maladies pour pouvoir les combattre efficacement. Et le diagnostic précoce des maladies, a-t-il dit, font partie des techniques de prévention. 

De son côté Assani Karim, manager de l'Alliance mondiale de lutte contre les cancers, a soutenu que cet atelier de formation a pour objectif de former des médecins à reconnaître les signes précoces des cancers chez les enfants en vue de les aider à guérir en peu de temps.

"En fait, cet atelier a pour objectif de former les différents médecins à reconnaître les signes précoces du cancer. Pourquoi ? Parce qu'en reconnaissant les signes précoces du cancer, ceci va permettre aux enfants qui sont atteints de cette maladie de pouvoir guérir en très peu de temps, avec des moyens simples, sans séquelles et donc, ça va beaucoup aider au niveau de la communauté. Donc, les attentes que nous avons, ce que des enfants qui souffrent du cancer soient guéris en RDC par des médecins en RDC dans les hôpitaux de la RDC", a-t-il laissé entendre. 

Ainsi, il a souligné le rôle que doivent jouer les prestataires de santé à l'issue de cette formation sur les signes précoces des cancers de l'enfant. 

"Le rôle est très important, c'est d'abord de détecter tôt ce cancer, de le référer aux spécialistes qui peuvent le confirmer et le soigner. Donc, c'est un rôle majeur. Le spécialiste qui le soigne travaille en collaboration directe avec les agents de soins de santé primaires, parce qu'on ne peut pas y arriver seul. Le cancer est l'une des maladies pour lesquelles on ne travaille pas seul, il faut travailler en équipe au sein de l'hôpital, au sein de l'équipe. L'équipe est le mot gagnant devant un cancer", a renchéri Assani Karim.

Cet atelier a connu la participation, entre autres, de la représentante de GFAOP et l'Institut Jean Lemerle, Fatou Lama Dieye. Cette dernière a affirmé que le diagnostic précoce des cancers permet d'améliorer la survie de l'enfant. 

"Notre présence ici aujourd'hui témoigne de l'intérêt que le GFAOP accorde à cette formation. Parce qu'on le sait, les enfants africains arrivent assez tardivement au niveau des unités de pilote de prise en charge des cancers. Et malheureusement, 50% ne peuvent recevoir un traitement adéquat du fait qu'ils ont les cancers très avancés. C'est pour cela que le GFAOP insiste sur les diagnostics précoces au niveau des pays en collaboration avec le ministère de la Santé, pour améliorer la survie de ces enfants. On le sait, quand les cancers sont diagnostiqués précocement, les chances de guérison augmentent", a-t-elle indiqué.

Quant à lui, le doyen de la Faculté de Médecine de l'Université de Kinshasa (UNIKIN), le docteur Roger Mbungu, a ajouté que cet atelier leur permettra d'avoir les outils nécessaires pour répondre aux besoins de la société par rapport à la prévention des cancers de l'enfant. 

"C'est avec plaisir qu'on se retrouve ici pour cette formation consacrée au diagnostic précoce du cancer chez les enfants. Je crois que c'est une pathologie à laquelle souvent on ne pense pas sur les enfants parce qu'on croît très souvent que le cancer, c'est l'affaire des adultes. Avec cette formation, je crois qu'on aura les outils pour pouvoir y répondre et répondre aux besoins de la société. Cette formation arrive à temps et au point parce que nous consacrons maintenant la Faculté au service vraiment réel de la société", a fait savoir ce professeur d'universités.

Il sied de signaler que l'atelier de formation des médecins sur les signes précoces des cancers pédiatriques va durer deux jours, soit du jeudi 28 au vendredi 29 octobre prochain. Ce programme vise à former 210 professionnels de santé (30 formateurs et 180 prestataires des soins).

Les cancers pédiatriques sont des maladies qui se développent rapidement, passant d'un stade localisé à une maladie disséminée qui touche plusieurs organes en quelques semaines. C'est pourquoi la détection rapide des premiers signes évocateurs est si importante. En RDC, l'on estime le nombre d'enfants atteints des cancers chaque année entre 4000 et 5000 provenant essentiellement de Kinshasa, Kwilu, Kwango et Maï-Ndombe. 

Prince Mayiro