« La corruption est un enrichissement immédiat mais c'est une malédiction à long terme ». C'est ce qu'a déclaré l'inspecteur général des finances chef de service, Jules Alingete Key ce jeudi 9 décembre 2021.
Déclaration faite par Jules Alingete Key lors de son intervention dans une conférence-débat organisée à l'ambassade de la Belgique à Kinshasa par Global Compact Network RDC en collaboration avec l'ambassade des Pays-Bas, à l'occasion de la Journée Internationale de Lutte contre la Corruption.
"Les gens critiquent mais comment voulez-vous, ne pas améliorer les conditions de ceux-là qui vont affronter la corruption, quand après avoir terminé leur travail, ils sont incapables de résoudre les besoins élémentaires ? Il faut régler ce problème et il faut travailler sur l'intégrité. Il faut sensibiliser les personnes appelées à combattre ce fléau. Leur dire que la corruption est un enrichissement immédiat mais c'est une malédiction à long terme. Moi, je le dis toujours, les produits de détournement, de la corruption que vous prenez, c'est bien vous pensez que ça vous rend service mais en regardant ceux-là qui ont excellé dans ces pratiques, ils ont tous fini mal", a dit Jules Alingete.
Toujours dans son intervention, l'IGF chef de service a mis un accent particulier sur la nécessité de cesser de lutter contre la corruption le jour et faire le contraire la nuit.
« Il faut que nous puissions quitter un État où le jour nous parlons contre la corruption et la nuit nous sommes en train de manger avec la corruption. C’est ce qui pendant longtemps a caractérisé les responsables de notre pays qui ont parlé de la corruption mais qui n’étaient même pas convaincus. Nous sommes dans un pays où les gens ont normalisé la corruption parce qu’ils y trouvent leur compte. Les gens vivent avec la corruption. Les gens parlent de la corruption sans être convaincus de combattre la corruption. La corruption a même des alliés aux côtés des hauts responsables de l’État et pour combattre la corruption, il faut être aguerris. On n'a pas à faire à des moindres. Il faut aller plus haut », a martelé l'IGF.
Signalons par ailleurs que cette conférence-débat a aussi connu la participation du professeur Luzolo Bambi, ancien ministre de la Justice en République démocratique du Congo.
Jephté Kitsita