Le Groupe d'étude sur le Congo (GEC) a présenté à Kananga (Kasaï-Central) son rapport intitulé « Gouverner le Kasaï, État, coutume, territoire, identité », le mercredi 02 février 2022.
Ce rapport démontre comment « l'État congolais joue parfois un rôle contre-productif dans la gestion du pouvoir coutumier à l'intérieur de l'espace Kasaï mais aussi comment, occasionnellement, il ne joue aucun rôle et laisse faire ».
Pour assoir ses arguments, le GEC soulève la contestation du pouvoir coutumier dans le groupement de Kamba Wono au Kasaï, et le cas de Kakenge et de Bakuakenge.
« C'est le cas par exemple de la contestation du pouvoir coutumier dans le groupement de Kamba Wono (Kasaï), où l'un des contestataires a essayé d'utiliser ses moyens financiers et ses relations afin de tenter d'obtenir le statut de chef coutumier et de détrôner le titulaire. Ce qui, au moment de l'insurrection Kamuina Nsapu, est devenu un conflit violent. En suite dans le cas de Kakenge et de Bakuakenge, des problèmes internes liés à la gouvernance, au contrôle des ressources et à l'ambiguïté entre l'exercice du pouvoir coutumier et administratif sont à la base de certains conflits. Ces derniers impliquent, à l'instar de la rébellion Kamuina Nsapu, les services publics et les leaders politiques », lit-on dans ce rapport.
Pour pallier cette situation, le GEC recommande entre autres « la redynamisation du rôle des commissions politique, administrative et juridique des assemblées provinciales dans la gestion et la médiation des conflits et la dépolitisation du processus des reconnaissances étatiques des chefs coutumiers ».
Actuellement, les recherches du GEC visent à expliquer à un public les interactions complexes entre la politique, la violence et l'économie politique au pays.
Alain Saveur Makoba, à Kananga