Pour Martin Fayulu et Adolphe Muzito, l'Organisation des Nations-Unies (ONU) doit faire tout son possible pour soutenir l'intégrité du processus électoral en République démocratique du Congo.
Ces deux membres du Présidium de la coalition LAMUKA l'ont fait savoir dans une lettre adressée au Secrétaire général de l'ONU, António Guterres ce mercredi 23 février 2022.
Martin Fayulu et Adolphe Muzito ont, dans la foulée, sollicité que l'ONU mène de toute urgence la mission de bons offices avec toutes les parties prenantes.
"Le monde entier sait que les résultats annoncés des élections organisées en RDC en 2018 n’ont pas reflété la vérité des urnes, ni les aspirations démocratiques du peuple congolais. Aujourd'hui, au moment où la RDC se prépare pour le cycle électoral de 2023, nous sollicitons de l'ONU qu’elle mène de toute urgence la mission de bons offices avec toutesles parties prenantes, y compris les acteurs de la société civile pour garantir la tenue des élections libres, justes, impartiales et crédibles en 2023", ont-ils indiqué.
En outre, les présidents des partis politiques Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) et Nouvel Élan, affirment que le peuple congolais mérite que sa voix soit enfin entendue car, ont-ils martelé, aussi longtemps que sa volonté politique sera différée ou lui sera refusée, la probabilité d'une instabilité additionnelle et de violences potentielles pour notre pays et la région sera élevée.
Par ailleurs, Adolphe Muzito et Martin Fayulu ont accusé le président d'avoir déjà entrepris des démarches pour miner la crédibilité des élections. Ils ont appuyé leur affirmation par les éléments suivants :
- La nomination illégale le 17 juillet 2020 à la Cour constitutionnelle des juges dociles et politiquement partisans, y compris le président de la Cour ;
- La tentative d'instaurer le régime du parti unique par la création de « l'Union sacrée de la Nation » en octobre 2020 pour s'assurer une majorité au parlement, en violation de la Constitution et des Règlements intérieurs de l'Assemblée nationale et du Sénat ;
- Le dévoiement du processus indépendant et impartial de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), notamment le président, le premier viceprésident, le rapporteur, le rapporteur adjoint et le questeur adjoint ;
- Les détournements et vols de fonds publics, au travers notamment des voyages pour engranger des gains financiers résultant de ces missions, des projets excentriques et coûteux qui ne se matérialisent pas ou ne profitent pas au peuple congolais ;
- L'instrumentalisation du tribalisme ;
- La proclamation, depuis mai 2020, d’un « état de siège », dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Sans aller par le dos de la cuillère, ces deux leaders de la coalition LAMUKA affirment que la République démocratique du Congo navigue à contre-courant de ses engagements pris dans le cadre de la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) et de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance.
Jephté Kitsita